Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Frédéric Thiriez, a présenté vendredi un appel d’offres pour les droits télévisés de la L1 qu’il espère voir «progresser» – sans jamais donner de chiffres – tout en assurant qu’il s’agit de «bien plus qu’une histoire d’argent» et qu’il en allait de «l’avenir du football français».
média + : Ce découpage de votre appel d’offres en douze lots pourra-t-il maintenir le «pactole» de la L1 ?
Frédéric Thiriez : D’abord je m’insurge contre cette notion de pactole. Sur les cinq grandes nations de football (ndlr: en Europe, avec l’Angleterre, l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne), nous avons la puissance économique la moins forte. La Ligue 1 a une puissance de 900 millions d’euros au total (ndlr: chiffre d’affaires de la L1), les Anglais sont à 2,8 milliards d’euros, presque trois fois plus que nous. Nous avons un retard à rattraper dans le domaine des ressources, d’où l’enjeu très important de cette renégociation des droits pour l’ensemble de nos clubs, pour la joie de notre public, mais pour le foot amateur, qui dépend un peu de nous aussi.
média + : Pensez-vous conserver le même niveau de ressources (650 millions d’euros par saison environ) ?
Frédéric Thiriez : L’objectif c’est de progresser. Je veux que la France soit la troisième nation à l’indice UEFA (ndlr: 4ème actuellement), et pour cela il faut des moyens économiques, qu’on le veuille ou non. Les droits télévisuels sont une part très importante, trop importante, sans doute, si l’on compare à d’autres pays…
média + : Est-ce la fin de l’exclusivité de Canal+ ?
Frédéric Thiriez : Il faut être très clair sur cette notion d’exclusivité. La LFP n’a jamais recherché l’exclusivité en soi, mais nous n’avons pas le droit de l’interdire non plus.
média + : Pouvez-vous nous donner un objectif minimal chiffré ?
Frédéric Thiriez : Je me suis fixé un objectif non pas sur les droits télévisuels, car celui-là je le garderai pour moi, si vous me le permettez, mais sur la puissance économique de nos 20 clubs de L1. Nous sommes aujourd’hui à 900 milliards d’euros par an, mon objectif, c’est 1,5 milliard d’euros en 2012, pour pouvoir continuer à rivaliser du mieux possible.
média + : Qu’ont dit les opérateurs historiques de votre appel d’offres ?
Frédéric Thiriez : Le seul retour crédible et intéressant sera le retour que nous aurons quand les différents candidats déposeront leurs offres. Maintenant la parole leur appartient, et ce n’est pas à moi de parler en leur nom.