Entretien avec Daniel GOUDINEAU, Directeur Général de France 3 Cinéma

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Coproduire des films qui sont récompensés aux César et aux Oscars, la preuve que vous avez bien fait votre travail…
Daniel GOUDINEAU
Nous avons un métier qui comporte forcément des échecs et des succès. Recevoir des César et des Oscars, cela n’est jamais un objectif mais une récompense. Les deux critères sur lesquels nous nous appuyons pour prendre une décision quant à la coproduction d’un film, c’est d’une part le scénario, et d’autre part la confiance que l’on peut avoir dans le duo réalisateur/producteur. Le casting n’entre pas en compte dans ma décision. Je laisse la responsabilité au réalisateur et au producteur en fonction de leur contrainte de temps et de budget.
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Quel genre de films recherchez-vous à co-financer ?
Daniel GOUDINEAU
Sur les scénarios, j’ai trois critères. D’une part, l’enjeu et la trajectoire du film doivent être compréhensibles. D’autre part, il faut ressentir de l’empathie avec au moins un personnage auquel on puisse s’identifier. Enfin, le scénario doit avoir du sens par rapport au monde dans lequel nous vivons et déboucher ainsi sur un débat.
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Concernant «The Artist», qu’est-ce qui vous a motivé à investir dans un film auquel personne ne croyait ?
Daniel GOUDINEAU
J’y ai cru tout de suite ! France 3 Cinéma y a investi 1 million € (sur 11 millions € de budget global). Investir dans un film en noir et blanc ne nous faisait pas peur puisque nous avions déjà coproduit «Le Ruban Blanc» (Palme d’Or à Cannes). Le fait que «The Artist» soit muet rendait le film intéressant. Sa construction scénaristique est brillante et le parcours de Michel Hazanavicius prouve qu’il a un talent énorme pour repérer des codes, se les approprier et les restituer dans un environnement contemporain.
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Quel est le budget annuel dont dispose France 3 Cinéma ?
Daniel GOUDINEAU
Nous possédons une enveloppe annuelle de 23 à 24 millions € pour financer des films. Chaque projet est un prototype et chaque financement est adapté au projet. Vous verrez prochainement dans les salles de cinéma «Les adieux à la reine», un film de Benoit Jacot, mais aussi «Le magasin des suicides», un film d’animation de Patrice Leconte, sans oublier «Le fils de l’autre», un projet de Lorraine Levy. Nous coproduirons aussi «Après Mai» d’Olivier Assayas, «Amour» de Michael Haneke et le prochain «Astérix et Obélix: Au service de sa Majesté» que nous coproduisons avec France 2.