Entretien avec… Bernard Heger, Délégué général du Simavelec

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    Le Syndicat des Industries de Matériels Audiovisuels Electroniques (Simavelec) a présenté cette semaine l’évolution du marché des téléviseurs et autres produits électroniques. Entre la Haute Définition, le numérique et la TMP, le secteur a le vent en poupe. Les raisons nous sont expliquées par Bernard Heger, délégué général du Simavelec.

    média+ : Pouvez-vous nous présenter Simavelec ?

    Bernard Heger : Il s’agit du syndicat des entreprises qui font de la télévision et de la radio. Elle regroupe une vingtaine d’adhérents, ce qui représente 80% du marché, des grandes marques en général.

    média+ : Que montre cette étude ?

    Bernard Heger : Le président, Benoît Lelièvre (directeur général de Phillips Consumer Lifestyle, ndlr) a montré que 5,8 millions de téléviseurs ont été commercialisés en 2007. Ce chiffre s’explique par le fait que les gains de productivité de notre secteur se répercutent sur le consommateur. Conclusion, le prix moyen d’un écran LCD est passé de 1 214 euros en 2004 à 802 euros en 2007. Le prix moyen d’un écran plasma baisse de 20% par an. Le but: payer moins pour avoir plus. La croissance du marché des téléviseurs s’explique aussi par la transition vers le numérique (50% des téléviseurs commercialisés), l’engouement pour des écrans plus larges (augmentation de 3,5 cm par an) et le succès de la HD (TF1, M6, France TV proposeront leurs programmes en HD au 2d semestre 2008). Pour 2011, nous prévoyons que 6, 3 millions de téléviseurs soient commercialisés dont la quasi-totalité serait en LCD, en Plasma et numériques. La HD deviendrait la norme. Le chiffre d’affaires généré passerait de 4,2 à 4,7 milliards d’euros en 3 ans, soit une augmentation de 11%. Mais pour cela, il faut que le réseau ait une couverture de haut niveau, que l’offre de contenu soit diversifiée et attractive et que le parc installé (l’ensemble des appareils sur le marché) soit conséquent.

    média+ : L’étude annonce des prévisions sur l’évolution du marché de la télévision jusqu’en 2011. Les chiffres que vous présentez ne pourront être effectifs que si certains paramètres restent stables. Quelle est votre marge de manœuvre quant à ces paramètres ?

    Bernard Heger : Globalement, si nous mettons beaucoup d’écrans HD sur le marché, ça serait bien que le public puisse recevoir les programmes en HD. Nous discutons donc avec l’ensemble de nos partenaires pour faire en sorte que cela soit possible. Par exemple, il va y avoir des chaînes de télévision qui vont proposer des programmes en HD au second semestre 2008 mais cela représentera que 30% de contenus, ça n’est pas assez. Nous militons avec le CSA pour passer très rapidement à 50-60%.

    média+ : Est-ce que la suppression de la publicité sur le service public aura des incidences sur les ventes de télévision ?

    Bernard Heger : Les rumeurs disent que oui. Bien sur, nous combattons les rumeurs, mais en même temps nous commençons à discuter avec un certains nombre de nos partenaires pour leur dire qu’une taxe serait une très mauvaise idée. Cela aurait pour effet d’augmenter le prix des produits alors que nous essayons de les diminuer. Sinon nous essaierons de rentrer dans une discussion faite de compromis. Nous supporterons la taxe si nous recevons, en échange, des contreparties. Nous pourrions par exemple demander à France TV d’émettre le plus rapidement en HD, ou en TMP gratuite.