La mission chargée par le gouvernement d’une concertation sur la culture face aux enjeux du numérique, confiée à Pierre Lescure, a été lancée officiellement mardi par Aurélie Filippetti, avec l’objectif ambitieux de «refonder les instruments» de la politique culturelle. «Après des années d’hésitations, de difficultés et de pilotages changeants de la politique culturelle à l’ère du numérique, il est temps d’avoir ce moment d’échange ouvert avec l’ensemble des acteurs des secteurs culturels mais aussi avec l’ensemble des représentants des internautes», a déclaré Aurélie Filippetti, lors d’une conférence de presse. Cette mission, «j’ai voulu qu’elle soit la plus publique, ouverte et multiforme possible. C’est pourquoi les débats ne seront pas à huis-clos, ne seront pas parisiens et pas non plus exclusivement franco-français», a indiqué la ministre. Invoquant «l’enjeu historique que constitue la démarche entreprise par le gouvernement», Mme Filippetti a souhaité «une approche transversale qui permette de toucher tous les secteurs artistiques» et qui prenne en compte «les rapports qui existent entre les créateurs et le public». «Il s’agit donc de refonder les instruments de notre politique culturelle», a-t-elle résumé. La ministre de la Culture a évoqué les trois objectifs de la mission qui sont selon elle «d’égale importance»: «l’attention portée aux créateurs», «la régulation des flux financiers associés à la création» et «l’objectif des publics» qui «rejoint la question déterminante du développement de l’offre légale». «Cet acte II de l’exception culturelle est vital : il est la voie de l’enrichissement de notre diversité culturelle à l’échelle européenne et de notre dynamisme créatif», a-t-elle conclu, souhaitant «trouver des alliances» auprès de pays européens. «Cher Pierre, nous attendons beaucoup de ta capacité créative !», a-t-elle lancé en direction de l’ancien PDG de Canal+, le qualifiant d’«homme de culture» qui «par son expérience diverse, saura entendre tous les points de vue».