Emmanuel Macron appelle à un modèle européen d’IA pour rattraper la Chine et les États-Unis

51

Emmanuel Macron a plaidé vendredi,
au second jour de sa visite en Serbie,
pour un «modèle» européen de
l’intelligence artificielle autour de
«trois s», «science, standards et
solutions», pour «rattraper le retard»
face à la Chine et aux Etats-Unis.
Belgrade s’apprête à assurer la
présidence du partenariat mondial
pour l’IA et la France accueillera le
sommet de l’IA en février 2025.
Le président français et son
homologue serbe Aleksandar Vucic
ont donc participé à un forum sur ces
enjeux à Novi Sad, deuxième ville de
Serbie.
«Nous, Européens, nous sommes un
peu distancés», «les Chinois et les
Américains investissent beaucoup
plus», a regretté Emmanuel Macron.
Il a incité l’Europe à «rattraper le
retard, innover, investir beaucoup plus
qu’on le fait aujourd’hui pour être au
même rythme, au même standard que
la Chine et les Etats-Unis».
Mais il a estimé qu’elle devait aussi
«inventer» son propre «modèle» face
à celui de Pékin, «totalement maîtrisé
par le gouvernement» et celui de
Washington, fruit d’une «innovation
totalement privée». «L’Europe, qui est
le lieu où on a inventé la Renaissance»
en plaçant «l’homme au sens
générique du terme au centre de tout»,
doit «avoir un modèle d’innovation
très spécifique, mixte, public-privé»,
a-t-il affirmé.
Le chef de l’Etat français souhaite que
l’IA «soit au service de nos finalités
collectives» et les Européens doivent
donc «essayer de définir les règles»
de «la conversation mondiale» en la
matière. «Ca repose autour de trois
choses, de trois s»: «la science» pour
éviter «une forme de complotisme»,
les «standards internationaux
communs» pour éviter que «ça aille
dans tous les sens», et des «solutions
communes» qui soient «agréées et
ouvertes».
Il a réaffirmé, à rebours de l’Union
européenne qui s’est dotée d’une
régulation inédite pour encadrer l’IA,
que «la priorité est d’investir». «C’est
quand on est à un moment de maturité
qu’on peut faire de la régulation un
avantage compétitif», a-t-il avancé.
Emmanuel Macron est arrivé jeudi
après-midi pour une visite de deux
jours en Serbie où il a assisté à la
conclusion d’un contrat d’achat de
douze avions de combat français
Rafale, qu’il a salué comme un
«changement stratégique» courageux
de la part du pays des Balkans proche
de la Russie mais aussi candidat à
l’Union européenne, et dont la flotte
était jusqu’ici composée d’avions
russes.
Il devait regagner Paris vendredi
l’après-midi pour se replonger dans la
crise politique française et la recherche
d’un ou une Premier ministre.