EMI, en difficulté, de nouveau approché par Warner Music

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    Le numéro trois mondial du disque, le britannique EMI, qui voit ses ventes reculer fortement face à la concurrence du téléchargement, a annoncé mardi avoir été de nouveau approché par l’Américain Warner Music en vue d’un rachat. Le groupe a cependant précisé qu’il «n’avait encore aucune proposition concrète à examiner» et qu’il ne pouvait donc être certain que cette approche déboucherait sur une offre d’achat formelle. L’action EMI a néanmoins ouvert en forte hausse à la Bourse de Londres, gagnant plus de 9% dans les premiers échanges. A 08h35 GMT, le titre
    progressait encore de 7,45% à 238 pence, pour une capitalisation d’environ deux milliards de livres (trois milliards d’euros). Le titre avait nettement reculé la semaine dernière après un deuxième avertissement sur résultats du groupe en un mois. Les deux maisons de disques avaient tenté mutuellement de se racheter l’an dernier, après des tentatives de rapprochement déjà infructueuses en 2000 et 2003. Warner avait proposé de racheter EMI pour 2,5 milliards de livres, EMI proposant un montant quasiment identique au groupe américain. Mais EMI et Warner avaient abandonné leurs discussions en juillet après la remise en cause de la fusion Sony-BMG par la justice européenne. L’action du groupe britannique avait grimpé à 314 pence à l’époque. Elle a valu jusqu’à 810 pence en 2000. EMI a abaissé à deux reprises depuis janvier ses prévisions de ventes de disques pour l’exercice en cours, alors que les CD pâtissent fortement du succès de la musique numérique téléchargée, en particulier sur le marché nord-américain. Le groupe britannique s’attend à ce que le chiffre d’affaires de sa division EMI Music, qui édite notamment les albums de Gorillaz, Robbie Williams et Coldplay, reculent de 15% à taux de change constants sur l’exercice 2006/07 qui s’achèvera fin mars. Ces difficultés alimentent depuis la semaine dernière toutes les rumeurs sur l’avenir de la maisons de disques. La presse annonçait dimanche que le groupe envisageait de vendre EMI Music ou de transférer une partie de sa dette sur son autre division, EMI Publishing (gestion des droits d’auteurs), qui est rentable.