Elon Musk est d’accord pour un audit «à blanc» de Twitter par la Commission européenne avant l’entrée en vigueur début septembre de nouvelles règles plus contraignantes pour les plateformes numériques, a affirmé dimanche le commissaire européen Thierry Breton. Participant à l’émission Questions politiques sur France inter, M. Breton, chargé du marché intérieur et notamment du numérique, a promis de divulguer la semaine prochaine les noms des «plateformes dites systémiques» qui seront particulièrement concernées par une nouvelle législation européenne destinée à éliminer les zones de non-droit sur internet. Ces plateformes, «il y en a entre 19 et 25. Ce sont celles qui ont plus de 45 millions d’utilisateurs sur le continent européen», soit 10% de la population de l’UE, a remarqué M. Breton, saluant un texte qui «va changer fondamentalement le respect des individus en ligne». Les plateformes concernées «vont devoir très vite changer radicalement leur fonctionnement si elles veulent continuer à opérer en Europe», a-t-il assuré. «On va vérifier ce qui se passe dans leurs algorithmes (…) combien ils ont de modérateurs, si les modérateurs sont bien dans chacune des langues de l’Union», a énuméré le commissaire. Il a dit avoir proposé à ces géants, «avant le mois de septembre», quand la législation s’appliquera à eux, «d’aller faire des audits (à) blanc», c’est-à-dire préalables, sans conséquences en cas d’infraction. «Figurez-vous qu’Elon Musk a accepté» un tel audit de Twitter dont le milliardaire a récemment pris le contrôle, a ajouté Thierry Breton, disant avoir l’intention de se «rendre en Californie pour participer à cet audit moi-même». La Commission est en train de se doter d’une équipe d’une centaine de «spécialistes extrêmement pointus» du numérique et des algorithmes, et qui seront chargées d’effectuer ces audits, a révélé M. Breton. La loi sur les services numériques (DSA) impose une longue liste de règles aux réseaux sociaux, places de marché et moteurs de recherche. Ces règles incluent l’obligation d’agir «promptement» pour retirer tout contenu illicite dès que la plateforme en a connaissance, ou l’obligation d’informer les autorités judiciaires quand elles soupçonnent une «infraction pénale grave». Elles comprennent aussi des interdictions, comme celles d’exploiter les données «sensibles» des utilisateurs (genre, tendance politique, appartenance religieuse…) pour de la publicité ciblée. Et des obligations de transparence, comme la publication des principaux paramètres utilisés par les systèmes de recommandation.