Electronique grand public : recul continu des revenus

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Le secteur de l’électronique grand public se retrouve cette semaine pour sa grand messe annuelle à Las Vegas dans un contexte de recul continu de ses revenus, plombés par les incertitudes politiques, le dollar fort et la baisse de rythme des ventes de smartphones qui restent néanmoins sa locomotive. Les dépenses mondiales en produits d’électronique grand public devraient baisser en 2017 pour la 4ème année consécutive, selon des estimations publiées mardi avant l’ouverture du salon CES par l’association américaine du secteur (CTA) et le cabinet de recherche GfK. Ils tablent sur un repli de 2% à 929 milliards de dollars, après déjà -1% l’an dernier où les consommateurs du monde entier avaient consacré 950 milliards à l’achat de smartphones, tablettes, téléviseurs, ordinateurs, appareils photos ou autres montres connectées. 

Concernant les facteurs ayant pesé sur ces chiffres, Steve Koenig, un analyste de la CTA, a évoqué des «incertitudes» économiques et politiques, liées entre autres aux conséquences de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine ou du Brexit, le vote au Royaume-Uni pour la sortie de l’UE. «Cette ère d’incertitude va certainement avoir un effet sur les dépenses discrétionnaires des investisseurs, les investissements des entreprises, et les investissements des gouvernements», a-t-il prévenu. Mais il a aussi mis en avant la force du dollar, qui réduit automatiquement après conversion les montants dépensés en d’autres devises, ainsi qu’une légère diminution anticipée cette année du nombre d’unités vendues et des prix de certains produits comme les tablettes. Les revenus du secteur restent très dépendants des smartphones, qui demeurent «le centre de l’univers de la technologie grand public»: ils devraient encore représenter cette année 47% des dépenses en électronique grand public à l’échelle mondiale, mais la croissance tant des volumes vendus que des revenus commence à se modérer, a relevé M. Koenig. Les smartphones devraient conserver une place de choix cette année au CES. Le groupe chinois Huawei, qui ambitionne de devenir numéro un mondial, a annoncé dès mardi qu’il débuterait ce mois-ci la commercialisation aux Etats-Unis et dans une série de pays européens dont la France de son modèle milieu de gamme Honor 6X, lancé en Chine l’an dernier et visant plus spécifiquement les jeunes consommateurs. Son directeur marketing George Zhao a évoqué un objectif de ventes de «20 millions» d’exemplaires, contre 11 millions pour le modèle précédent Honor 5X sorti il y a un an. Huawei s’est déjà hissé au 3ème rang mondial derrière les groupes sud-coréen Samsung et américain Apple, mais il est confronté à une concurrence intense d’autres fabricants chinois comme Lenovo ou Xiaomi, où encore du sud-coréen LG. Tous devraient aussi faire des annonces au CES. Les jeunes générations, et en particulier les «Millennials» qui ont grandi avec internet, sont aussi la cible affichée par le constructeur automobile Fiat Chrysler (FCA) pour un prototype de monospace présenté également mardi à Las Vegas. Le Chrysler Portal, un véhicule électrique aux lignes se voulant modernes, est pensé comme une voiture familiale, mais il est aussi censé pouvoir s’adapter à des applications commerciales, comme les voitures partagées ou les services de réservation de véhicules avec chauffeur. Plusieurs autres concepts de véhicules futuristes, connectés et sans chauffeur, devraient être présentés au salon de Las Vegas, que l’industrie automobile utilise de plus en plus comme rampe de lancement avant son propre rendez-vous sectoriel à Detroit. Le CES ouvrira officiellement ses portes jeudi après 2 journées de conférences de presse. Plus de 3.800 exposants et au moins 165.000 visiteurs y sont attendus jusqu’à dimanche, avec également beaucoup de produits anticipés dans le domaine de la réalité virtuelle, de la robotique ou de la maison connectée.