E. Rondeaux (SACD) : « Si les adaptations prennent le pas sur les créations originales, c’est la création de demain et le dynamisme d’un secteur qui sont menacés »

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La 5ème édition du Concours TFOU d’Animation qui s’est déroulée le jeudi 13 décembre à la SACD, a récompensé le meilleur scénario d’animation sur le thème «Hauts les mots, bas les mains». L’occasion pour Média + de rencontrer Eric RONDEAUX, administrateur SACD délégué à l’Animation.

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Qui est le lauréat de la 5ème édition du Concours TFOU d’Animation ?

Eric Rondeaux

Le jury, composé de douze membres dont sept représentants TFOU, deux de la SACD, un de Flammarion jeunesse, deux de l’Association Enfance Majuscule, a remis à Anne-Lise DEFFOUX et Anton LIKIERNIK, le Prix du meilleur scénario d’animation 2018 pour le scénario «Les Malheurs de Monsieur Renard». Ces derniers ont reçu une récompense de 4.000 euros. Pour cette cinquième édition, nous avons mis en place une nouvelle procédure avec la sélection d’un réalisateur (en coopération avec le RECA, le réseau des écoles françaises de cinéma d’animation) qui accompagnera les gagnants dans la réalisation du projet d’animation.

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Que va-t-il se passer maintenant pour les lauréats ?

Eric Rondeaux

La production du film d’1’30’’ sera assurée par le producteur Dandelooo  à partir de mars 2019 et sera financée conjointement par le groupe TF1 et la SACD, avec une participation inédite de TF1 Initiatives. Le film lauréat sera diffusé sur TFOU au sein de l’écosystème TF1 et sur les plateformes partenaires du concours à partir de juin 2019.

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Vous êtes administrateur SACD délégué à l’Animation. Comment se porte le secteur de l’animation ?

Eric Rondeaux

L’animation en France se porte et s’exporte très bien. Elle se portait déjà bien quand j’ai commencé il y a 30 ans et comme nous avons de très bonnes écoles, le secteur a continué à monter en excellence. J’ai cependant deux bémols. Premièrement, nous remarquons une montée en puissance de l’adaptation au détriment de la création originale. J’ai débuté en réadaptant Tintin et n’ai donc aucune opposition de principe sur les adaptations mais tout est une question d’équilibre. Si les adaptations prennent le pas sur les créations originales, c’est la création de demain et le dynamisme d’un secteur qui sont menacés. La réponse est peut-être politique, en tout cas, il faudrait maintenant en arriver à prendre des mesures concrètes. Deuxièmement, la suppression de France 4 en télévision va pénaliser le secteur et le public, c’est une évidence. Pourquoi le public ? Tout simplement parce qu’aujourd’hui, 20 % de la population française n’a pas accès au haut débit. Cette partie de la population n’aura pas accès aux offres digitales futures de France Télévisions et donc à l’animation. Et pour les auteurs, c’est aussi une mauvaise nouvelle. Nous vivons en partie grâce aux droits de diffusion, et la suppression de France 4 nous fera perdre une partie de notre rémunération.