A 5 jours d’une grève annoncée des footballeurs qui mettrait prématurément un terme au Championnat d’Espagne, des haines tenaces bloquaient toujours mardi toute solution à une querelle obscure autour de la répartition des droits télévisés. Gerard Piqué, Xavi Hernandez, Iker Casillas ou Sergio Ramos: soutenu par les plus grands noms de la Roja, le syndicat des joueurs (AFE) appelle à une grève illimitée à partir de samedi. Ce dernier proteste contre un nouveau système de répartition des droits tv entre les clubs qui, selon lui, lèse notamment la 2ème division. La Fédération espagnole de football (RFEF), également mécontente de la nouvelle répartition, avait ouvert le feu en annonçant la suspension des matches à partir de la même date. Le débrayage serait inédit en Espagne, empêchant les 2 dernières journées du Championnat d’Espagne, les 17 et 23 mai, et menaçant la finale de la Coupe du Roi entre le FC Barcelone et l’Athletic Bilbao le 30 mai. «Ça ne s’est jamais produit: il y a eu des journées de grève mais jamais une grève illimitée», souligne Alberto Palomar, professeur de droit spécialisé dans le sport à l’université Carlos III de Madrid. Une perspective cauchemardesque dans un pays où le football est roi. Non seulement pour les supporteurs et pour la Ligue, qui chiffre les pertes potentielles à 50 millions d’euros par journée, mais aussi pour le gouvernement, en pleine campagne électorale. La Ligue a porté plainte contre le syndicat.