Dominique LANCELOT, Présidente – Auteurs Associés

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MEDIA +

Saison du renouveau pour «Section de Recherches» (TF1) qui a réuni jeudi dernier près 7M de téléspectateurs. Quelles sont vos astuces pour assurer la pérennité de la série ? 

Dominique LANCELOT

Tout repose essentiellement sur les histoires que nous racontons. Elles sont très ancrées dans la réalité française. Nous recherchons aussi de la proximité et de l’humanité à travers une équipe d’enquêteurs interprétés par des comédiens que le public prend plaisir à retrouver au fil des saisons. J’attache beaucoup d’importance à ce que les meurtriers soient intéressants et touchants. Nous développons la série – qui a entamé sa 8ème saison – dans un style résolument moderne, nerveux et rapide. «Section de Recherches» a beaucoup changé cette année. Je sentais que nous allions nous essouffler. Du coup, j’ai préféré anticiper en modifiant le décor ainsi qu’une partie du casting pour redonner de l’élan à la série. 

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Budget, distribution, nouvelle saison, que doit-on retenir de «Section de Recherches» ? 

Dominique LANCELOT

Sur «Section de Recherches», je suis à la fois productrice, co-auteur et «showrunner» de la série. Le budget d’un épisode de 52’ tourne autour du million d’euros. C’est une enveloppe qui a tendance à baisser. Nous arriverons au 100ème épisode à la fin de la saison. Côté distribution, la série commence à bien s’exporter en Europe. Le tournage de la 9ème saison débutera le 24 mars prochain.

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Auteurs Associés se présente comme une société de production «artisanale» concevant des séries à un rythme industriel. Quelles sont vos méthodes de travail ? 

Dominique LANCELOT

Pour livrer 12 épisodes de 52’ par saison, nous travaillons en atelier d’écriture avec une équipe de scénaristes. Ces derniers sont guidés par des directeurs d’écriture, et ensemble, nous bâtissons à un rythme soutenu des histoires originales avec des rebondissements, des surprises et une richesse psychologique autour des personnages. Nous mettons en moyenne 2 mois et demi pour écrire un scénario. Très souvent, nous peaufinons l’écriture pendant le tournage.

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Quels sont vos autres projets de fictions TV ?

Dominique LANCELOT

Je développe actuellement avec TF1 Production une série d’enquêtes baptisée «La Garçonne» qui se déroule à Paris dans les années 1920. Auteurs Associés développe aussi des 26’. Mon souhait est de produire des programmes plus «low-cost» où il y a davantage de liberté et de possibilité d’insolence. C’est une forme de production et d’écriture différente. De très nombreux pays tels que la Scandinavie ou Israël savent déjà le faire.

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De nouveaux opus sont-ils prévus pour la série «Aïcha» (France 2) ?

Dominique LANCELOT

Pour l’instant, la série est entre parenthèse puisque Yamina Benguigui est encore au gouvernement. Elle n’a pas beaucoup de temps.

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Votre collaboration avec France TV se poursuit-elle?

Dominique LANCELOT

J’essaie ! J’aimerais développer des projets de séries avec le service public. Ils ont une autre façon de s’adresser au public. Elle est tout-à-fait intéressante.

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De nouveaux documentaires en vue ?

Dominique LANCELOT

Oui, nous développons des documentaires de création. Arte diffusera d’ailleurs le 25 mars en Prime, «Nourrir à tout prix» (78’), un film à résonnance internationale qui s’intéresse au problème de la nourriture sur la planète.

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Que développez-vous pour le cinéma ?

Dominique LANCELOT

Nous avons plusieurs projets de longs-métrages. Parmi eux, «Jackpot», un film que je prépare avec TF1 DA et Dominique Besnehard. Le 2ème projet s’appelle «Pizza Roadtrip», un film adapté de la bande-dessinée d’«El Diablo», connu pour son travail sur la série animée «Lascars». Enfin, nous avons un 3ème projet adapté d’un roman d’Agnès Ledig qui s’appelle «Marie d’en haut», que je vais coproduire avec F comme Film.