Des jeux et du sexe, programmes phares de la télévision dans le monde

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    Le «grand retour des jeux» et «du sexe, du sexe, et encore du sexe», c’est le ticket gagnant pour les programmes audiovisuels dans la plupart des pays, selon une étude annuelle réalisée par Médiamétrie et l’IMCA (International Medias Consultants Associés) sur les tendances de la télévision dans le monde en 2007 et au début de 2008. «Ce qu’il faut retenir de la saison 2007-2008, c’est d’une part le grand retour des jeux, beaucoup d’entre eux faisant la part belle à la chance et à la psychologie des candidats, d’autre part du sexe, du sexe, et encore du sexe, agrémenté d’un petit peu de spiritualité», souligne Amandine Cassi, responsable d’études à Médiamétrie, l’un des auteurs de cette étude sur les meilleures audiences de plus de 2 000 chaînes, dans 82 pays ou territoires. Famille, spiritualité, argent ou culture générale, tout est prétexte à jeu. Pour la famille, Médiamétrie et l’IMCA citent un jeu américain programmé sur NBC, «My dad is better than your dad», dans lequel des pères de famille et leur progéniture doivent prouver leur capacité à travailler en équipe, ainsi qu’un jeu de la chaîne Fox, «The moment of truth», sorte de jeu de la vérité où les révélations intimes du candidat peuvent s’avérer terribles pour ses proches. Comme la saison précédente, les jeux musicaux, dans lesquels les candidats sont invités à remettre les vieilles rengaines au goût du jour avec des programmes utilisant les règles du karaoké, sont toujours bien présents. Viennent s’y ajouter des jeux de culture générale, comme «Weisheit der Vielen», de la chaîne allemande RTL, où la culture générale est mise à l’épeuve par des spécialistes, sur le principe selon lequel le bon sens commun vaut parfois mieux que la parole de l’expert. Quant au sexe, il est omniprésent sous forme de magazine, de documentaire, de «reality show», de série ou de sitcom, notamment en Espagne («El sexometro», sur Cuatro), en France («Sexualité et amour: vos questions, nos réponses», sur France 3), ou au Royaume-Uni («Sexilicious», sur Five). «Du point de vue relationnel, il y a un antagonisme entre l’apologie du sexe pour le sexe, par opposition aux relations de longue durée, stables et solides», souligne Sheily Lemon, consultante à l’IMCA. «La plupart du temps, toutes ces émissions sont sous couvert scientifique, avec des experts qui vont expliquer comment ça se passe, avec des détails très techniques», ajoute-t-elle. Sur le thème des phéromones, le documentaire britannique de ITV1, «How to get more sex», invite les participants à renifler des odeurs (émanant à leur insu d’un homme, d’une femme ou…d’un cochon) et à indiquer par lesquelles ils se sentent le plus attirés. «Quant il s’agit d’avoir une vie sexuelle qui part dans tous les sens, c’est très souvent des femmes qui sont mises en avant», note Sheily Lemon. «Même des chaînes catholiques, comme NED 3, aux Pays-Bas, se mettent à parler de sexe», ajoute-t-elle, citant «40 dagen zonder seks», qui propose à de jeunes gens de vivre 40 jours d’abstinence sexuelle. «Le sexe fait vendre, quel que soit le support», conclut la consultante de l’IMCA.