A l’issue de la conférence de presse de rentrée qu’organisait Europe 1 hier matin, média+ s’est entretenu avec Denis OLIVENNES, Président du Directoire de Lagardère Active et P.-D.G. d’Europe 1. Il revient sur la stratégie qu’il compte mener sur l’antenne.
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Vous évoquez l’importance d’une radio «exigeante et populaire» sur Europe 1. Comment définissez-vous la ligne stratégique pour les deux années à venir?
Denis OLIVENNES
Europe 1 doit être à la fois exigeante sans être élitiste, et populaire sans être populiste. Sur notre radio, l’exigence est mise au service du plus grand nombre. C’est notre vocation. Je continue à tracer la voie. C’est ma boussole depuis le départ. Europe 1 doit revenir à ses racines avec des codes et des grammaires modernes. Lorsque nous introduisons des auditeurs dans des émissions comme celles de Jean-Marc Morandini, nous intégrons un élément nouveau qui n’existait pas auparavant. C’est une modification de l’ADN d’Europe 1. De plus, l’immersion dans le numérique accompagne cette transformation de la radio. Le rajeunissement des talents qui s’expriment à l’antenne avec des voix comme Marion Calais, Thomas Sotto, Wendy Bouchard, Cyril Hanouna ou Sonia Mabrouk, fait partie de cette modernisation.
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Travaillez-vous toujours au rajeunissement de votre auditorat ?
Denis OLIVENNES
Nous ne le travaillons pas. C’est une conséquence de la stratégie de rénovation que nous avons engagée. L’âge moyen de notre auditeur est de 53 ans (contre 55 ans il y a trois ans, ndlr). Cela signifie également que nous sommes capables de séduire un plus jeune auditorat. C’est une source de réjouissance pour l’avenir puisque nous le fidélisons. La recette ? Un travail sur le contenu, l’incarnation, le langage et le rythme. Nous ne faisons surtout pas de radio trop architecturale ou trop froide, c’est ce que nous avions tendance à faire il y a quelques années. La grande mutation est d’avoir une radio plus ouverte, plus souple, plus vraie et sincère y compris dans l’expression.
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Lagardère Active mise-t-elle plus que jamais sur Europe 1 ?
Denis OLIVENNES
Dans la liste de mes priorités, Europe 1 est très importante. Mais je veux faire aussi de «ELLE», le média de référence des féminins haut de gamme, print et numérique. «Paris Match» – qui doit être le seul magazine dont la diffusion aura progressé cette année – doit aussi se transformer numériquement. Chaque titre a les moyens que son économie génère. Europe 1, en termes de chiffres d’affaires, a à peu près le même poids que «ELLE». Le chiffre d’affaires du groupe est d’1 milliard d’euros et Europe 1 représente une petite centaine de milliers d’euros.
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Au vu de la conjoncture du secteur des médias, quelle est votre vision de l’avenir ?
Denis OLIVENNES
J’ai l’impression que nous aurons toujours besoin d’information et de divertissement. Mais les supports changent. Nous sommes dans une phase de transition entre 2 mondes. Et là, nous sommes clairement au cœur des turbulences. Mais je n’ai pas de doute sur l’avenir. Les citoyens auront toujours besoin de se divertir et de s’informer même si la façon dont ils le feront, va changer radicalement. Je suis combatif sur le court terme et optimiste sur le long terme.