Daniel BILALIAN, Directeur général adjoint en charge des sports à France Télévisions

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A quelques jours du lancement des Jeux Olympiques d’Hiver de Sotchi en Russie, intéressons-nous au dispositif que va déployer France Télévisions, diffuseur officiel de ce rendez-vous sportif. Au programme : plus de 200 heures d’antenne sur les chaînes du service public, ainsi qu’une couverture intégrale sur les écrans numériques, via francetv sport. Pour en savoir davantage, média+ s’est entretenu avec Daniel BILALIAN,  Directeur général adjoint en charge des Sports à France Télévisions.

MEDIA +

Dans un contexte économique difficile, comment avez-vous rationalisé les budgets des JO d’Hiver ?

DANIEL BILALIAN

Les contraintes économiques et financières du groupe France Télévisions sont réelles. Les JO sont en revanche un événement éditorialement et commercialement intéressant. Il permettra non seulement de faire grimper la part d’audience du groupe France TV sur l’année 2014, mais aussi de vendre des espaces publicitaires. La plupart des compétitions sera en effet diffusée avant 20h00. Comme c’est un événement rare, il sera suivi par un très grand nombre de téléspectateurs. Dans le spectre audiovisuel actuel, les chaînes historiques comme TF1 ou France Télévisions, récupèrent les droits de diffusion non pas de sports, mais d’événements sportifs. De l’autre côté, les chaînes thématiques sportives avec abonnés se préoccupent d’acheter des événements récurrents.

MEDIA +

Quel est le budget de production des JO d’Hiver ?

DANIEL BILALIAN

L’ensemble – droits et productions – sur une affaire comme celle-ci, tourne autour d’une trentaine de millions d’euros. C’est un très gros investissement. 

MEDIA +

France Télévisions prévoit plus de 200 heures de direct…

DANIEL BILALIAN

Nous couvrirons en effet l’événement, de 7h00 à 21h00, en alternance sur France 2 et France 3. Après le «Soir 3», nous proposerons un magazine quotidien de 45’ qui résumera les compétitions du jour.

MEDIA +

Quelle est l’infrastructure mise en place ?

DANIEL BILALIAN

Entre les journalistes, les consultants et les techniciens, 170 personnes seront sur place en Russie tandis qu’une quarantaine de personnes sont à Paris chargées de la diffusion du programme. Au département des sports, nous détenons davantage de chargés de production et de responsables de la logistique, que de journalistes. C’est ainsi que nous produisons des spectacles. Pour info, nous sommes déjà en train de finaliser notre installation à Rio pour les JO d’été 2016. 

MEDIA +

Êtes-vous toujours dans une logique de «spectacle télévisuel» ?

DANIEL BILALIAN

Si nous capitalisons sur cette idée de «spectacle télévisuel» et non de retransmission au sens stricte du terme, c’est tout simplement parce que nous n’avons pas un public de passionnés. Notre priorité est d’attraper au vol des Français qui, passant par là, peuvent être intéressés par le spectacle et les histoires que nous leur racontons autour des champions et du pays dans lequel nous sommes.

MEDIA +

Pourquoi présentez-vous la cérémonie d’ouverture ?

DANIEL BILALIAN

Dans le contexte politique particulier de la Russie, je crois qu’il est de ma responsabilité de le faire. Je ne veux pas me dérober, mais je vous rassure, je n’entreprends pas une tournée d’auteurs. Je serai entouré de notre correspondant permanent à Moscou, Alban Mikoczy, du journaliste Alexandre Boyon et d’autres invités. La cérémonie d’ouverture est une façon de sentir les préoccupations et l’image que le pays veut donner de lui-même.

MEDIA +

Ne craignez-vous pas un encadrement trop strict des journalistes ?

DANIEL BILALIAN

Que ce soit en Russie, au Canada, ou en Angleterre, sur des Jeux Olympiques, tout le monde est très encadré. Avec une telle concentration de public, si vous avez l’intention de faire une action de contestation, plus ou moins violente – ce que je n’espère pas – c’est le lieu idéal. Après, même si nous présentons des spectacles de sports, nous ne sommes pas indifférents à ce qui se passe en Russie. Les journalistes sportifs rendront compte des événements politiques ainsi que de la Russie d’aujourd’hui qui en est train de réapparaitre comme une grande puissance mondiale à travers les Jeux Olympiques.

MEDIA +

Des dispositions particulières ont-elles été déployées pour la sécurité du staff ?

DANIEL BILALIAN

Tous les pays organisateurs des Jeux Olympiques, qu’ils aient ou non des problèmes politiques, font très attention à l’environnement sécuritaire.