Pour faire suite à la publication des résultats du quatrième trimestre 2020 de Facebook, média+ s’est entretenu avec Damien LANDESMANN, VP EMEA chez Socialbakers, première plateforme de marketing dédiée aux réseaux sociaux, afin de nous en détailler les contours.
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Les bons résultats de Facebook au 4ème trimestre sont-ils surprenants ?
Damien LANDESMANN
Les résultats générés par Facebook sont exceptionnels. Les dépenses publicitaires ont augmenté dans les médias sociaux de plus de 50% par rapport au quatrième trimestre 2019. L’Amérique du Nord enregistrant une hausse de 92,3%. Ce sont des performances qui s’expliquent notamment avec l’année si particulière que nous avons vécue, ponctuée d’un confinement mondial. L’audience des réseaux sociaux et d’Instagram en particulier a littéralement explosé. Les annonceurs vont là où se situent les audiences. Les applications appartenant à Facebook restent le lieu où les marques investissent car ces plateformes ont montré leur efficacité pour entrer en contact avec les clients et stimuler les ventes en ligne.
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Les investissements ont-ils été rapatriés sur les réseaux sociaux, au détriment des médias traditionnels ?
Damien LANDESMANN
Oui, tout-à-fait ! Les réseaux sociaux tirent la croissance des investissements publicitaires sur le digital. Ça se ressent sur Facebook qui se taille la part du lion. D’ailleurs, cette croissance devrait se poursuivre. Il y a de très fortes tendances qui émergent. Dans le monde d’après, des phénomènes de consommation vont perdurer comme l’e-commerce sur les réseaux sociaux. Des plateformes telles que Facebook et Instagram mettent en avant des possibilités de commercialisation directement sur leurs supports. Les consommateurs ayant pris l’habitude d’acheter en ligne en deux clics, vont-ils retourner en masse dans les magasins ?
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L’accent constant mis par Facebook sur l’innovation est-il la clé de ce succès?
Damien LANDESMANN
Absolument ! Facebook reste le leader grâce à ses innovations même s’il est très challengé par d’autres plateformes. De Twitter, à Snapchat en passant par Tik Tok, Facebook a résisté à la concurrence et a investi aux bons endroits, notamment sur Instagram. En matière d’innovation, le format «Story» développé initialement par Snapchat a été repris par Facebook, et il est aujourd’hui un «must» sur Insta. En revanche, Tik Tok arrive avec une vraie volonté de disrupter le modèle. C’est la course à l’innovation. L’objectif de Facebook est de rester connecté aux plus jeunes.
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Facebook Live serait-il le format le plus engageant ?
Damien LANDESMANN
Oui, c’est exact. Depuis son existence sur les réseaux, les vidéos engagent le plus et permettent aux marques de mieux se connecter à leurs publics. Quand la vidéo est en direct, ça fonctionne encore mieux. Ça génère de l’interaction. Facebook a développé son propre outil natif de Live Shopping pour remplacer l’expérience «en personne» que les consommateurs recherchent aujourd’hui. Il s’agit d’une initiative intelligente, étant donné que Facebook Live est de loin le format le plus engageant de la plateforme, avec trois fois plus d’interactions que les images et vidéos.
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La seule véritable épine dans le pied de Facebook est-elle la confiance des utilisateurs ?
Damien LANDESMANN
Le récent scandale concernant le partage des données de WhatsApp n’a pas généré de fuite d’utilisateurs de Facebook, dont les audiences continuent à augmenter. Même chose pour WhatsApp. Si je sors du microcosme du digital et la tentation de certains d’aller sur Télégram, le commun des mortels trouve que WhatsApp reste un service hyper cool et pratique. Il y a un effet de masse qui fait que nous sommes obligés de rester sur Facebook, Instagram et WhatsApp.