France Télévisions, détentrice des droits TV de la Coupe d’Europe de rugby, ne va pas rompre son contrat après la confirmation jeudi du boycottage des clubs français et anglais la saison prochaine, mais le mettra en veille pendant un an, a indiqué vendredi Daniel Bilalian. «Il y a deux solutions», a déclaré le directeur des sports du groupe. Soit la compétition est mise en veille pendant un an et on ne rompra pas le contrat, mais on le mettra en veille et on verra dans un an. Soit l’ERC (société qui organise l’épreuve) éclate, alors il y a un dépôt de bilan et, de fait, nous reprendrons nos billes. France Télévisions attend donc avant de faire jouer la clause de sortie contenue dans le contrat d’une durée de quatre ans, qu’il a signé l’an dernier avec l’ERC. Son montant est de 12 millions d’euros par an. Le groupe diffuse deux matches et un magazine par week-end de compétition. Il a également «sous-licencié» un certain nombre de rencontres à la chaîne cryptée Canal+, qui est donc devenue co-détentrice des droits. Canal détient par ailleurs les droits pour le Championnat de France (Top 14). M. Bilalian a déploré la décision des clubs français et anglais, considérant qu’il s’agit d’un «gâchis». «Je pense que c’est suicidaire, car même s’il y a des difficultés d’organisation et de répartition de l’argent, l’équivalent de la Ligue des champions en rugby est le seul moyen aujourd’hui connu pour sortir le Championnat de France de sa régionalisation, estime-t-il. C’est la seule compétition qui puisse donner une visibilité nationale aux clubs.» «On a fait confiance au rugby. Dont acte, a-t-il ajouté. Le rugby m’a déçu. Je ne dis pas que c’est la faute d’untel ou d’untel, mais je suis fondamentalement déçu par cette compétition.»
