Claire LEMARECHAL, Scénariste & Productrice
Diffusion ce lundi soir sur TF1 d’une fiction événement, «Après moi le bonheur» (Capa Drama). A cette occasion, média+ s’est entretenu avec Claire LEMARECHAL, Scénariste & Coproductrice. Elle partage avec nous son sentiment, ses méthodes de travail et évoque ses différents projets de séries TV.
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Diffusion ce lundi soir de «Après moi le bonheur», fiction écrite et coproduite par vos soins. En quoi est-ce étonnant de voir TF1 aborder un sujet complexe en Prime ?
Claire LEMARECHAL
Dans cette fiction, Alexandra Lamy se glisse dans la peau de Marie-Laure Picat, une mère atteinte d’un cancer n’ayant plus que quelques mois à vivre. Inspiré d’une histoire vraie, «Après moi le bonheur» retrace le combat de cette femme qui s’est battue jusqu’au bout pour assurer à ses 4 enfants d’être élevés ensemble dans une même famille d’accueil. Il s’agit d’un sujet difficile, et je trouve très ambitieux qu’une chaîne grand public comme TF1 prenne ce risque. En 2015, «L’Emprise» (Léonis) avait ouvert la voie. Produit par Capa Drama, «Après moi le bonheur» avait été écrit en 2009 pour un autre producteur, Clebs, la filiale fictions de Christophe Dechavanne qui a fermé depuis. Le projet n’avait pas abouti. TF1 n’était pas assez mûre pour mettre à l’antenne un sujet aussi dur. J’en ai reparlé à Marie Guillaumond qui avait suivi le développement en tant que conseillère des programmes à l’époque, et qui est devenue entre-temps directrice de la fiction de TF1. Le projet a été relancé en 2014. Entre temps, j’ai récupéré les droits du scénario. Et comme Clebs a fermé, j’ai choisi Capa Drama comme coproducteur.
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En quoi la double casquette scénariste-coproductrice apporte-t-elle une cohérence à la fabrication d’une fiction ?
Claire LEMARECHAL
Il s’agit d’un moyen efficace pour aller au bout du travail d’auteur. Cela m’a permis d’être associée à toutes les décisions artistiques et financières. Participer aux discussions budgétaires me permet en tant qu’auteure de faire des arbitrages qui ont le meilleur sens artistique possible.
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Que préparez-vous actuellement pour TF1 en matière de série ?
Claire LEMARECHAL
J’ai travaillé sur la série «Sam» (Authentique Prod) bientôt à l’antenne de TF1, et sur laquelle on pleure le décès brutal de la réalisatrice Valérie Guignabodet. Ce programme de 6X52’ actuellement en finition, est l’adaptation d’une série danoise, «Rita». Dans la version française, Mathilde Seigner incarne le personnage principal, celui d’une mère célibataire prof de français qui assume sa liberté. Le travail d’adaptation s’est axé entre autres sur le rapport homme/femme.
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Dréparez-vous une 2nd saison de la série «Au service de la France» pour ARTE ?
Claire LEMARECHAL
Absolument ! Initiée par Jean-François Halin, auteur de «OSS 117», la série «Au service de la France» (Mandarin) pour ARTE, a été développée avec Jean-André Yerlès, Jean-François Halin et moi-même. La 2ème saison de 12X26’ continuera à raconter la réalité d’une France dans les années 1960 qui se voit plus grande qu’elle ne l’était. Nous sommes dans un service kafkaïen de fonctionnaires censés être des agents d’élite mais qui sont en réalité des bureaucrates préoccupés par leurs notes de frais.
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Selon vous, l’ambition artistique des chaînes s’affirme-t-elle ?
Claire LEMARECHAL
Absolument ! Les séries étrangères nous ont obligés à élever notre niveau de réalisation, d’écriture et de production. Diffuseurs comme producteurs ont compris le rôle des auteurs pour assurer la cohérence des projets et leur qualité. Il y a quelques années, le cloisonnement des auteurs était de mise avec peu de communication entre scénaristes et réalisateurs puisque les producteurs ne l’avaient pas initié. Fort heureusement, cala a changé.