MEDIA +
Quelles sont vos ambitions aujourd’hui pour le Groupe Telfrance en tant qu’acteur majeur de l’audiovisuel en France ?
Christophe NOBILEAU
En 5 ans, nous avons réussi à faire du Groupe Telfrance un champion de la production et de la distribution audiovisuelle française. Nous possédons 25 sociétés basées sur la production, la distribution, la diversification, ainsi que nos studios. Toute une série de services fonctionnels (comptabilité, communication, informatique) accompagnent ces structures. Notre core business est la production de fictions et plus particulièrement la production de séries avec nos 13 sociétés dédiées. Notre volonté à l’avenir est de miser sur la série française à vocation internationale. Nous avons déjà distribué «Engrenages» et «Les Témoins». A côté de nos séries françaises, très classiques et qui s’exportent bien, notre vocation est d’aller vers des séries plus ambitieuses qui seront des vecteurs de ventes. Nous souhaitons développer et nous sommes capables d’être une filière économique créatrice d’emplois. Il n’y a pas de raisons que nous soyons repliés juste sur notre propre marché. Pour prendre l’exemple de l’animation et du cinéma, ce sont deux genres relativement ouverts à l’exportation. Nous voulons faire de même avec la fiction française.
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Il y a donc une volonté poussée d’industrialisation ?
Christophe NOBILEAU
Absolument ! En industrialisant, vous pouvez proposer des coûts de programmes beaucoup plus attrayants pour les chaînes. C’est le cas de séries comme «Plus Belle la Vie» (France 3) ou d’émissions comme «Les Maternelles» (France 5) que nous produisons depuis 14 ans.
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Quelle stratégie souhaitez-vous impulser sur le flux ?
Christophe NOBILEAU
Nous voulons redonner un coup de booster sur le développement du flux. Personne de nous attendait sur les jeux et pourtant, nous produisons quotidiennement «Harry» pour France 3. Il y a un an, nous avons lancé au MIP «Run&Buzz», un jeu sous option avec Sonyaux Etats-Unis. Notre but premier est de vendre des programmes aux diffuseurs français, mais aussi de trouver des sources de revenus complémentaires à l’étranger. Pour cela, le flux paraît être un vecteur important puisque le marché du format TV est mondial. En plus des jeux et des «Maternels», nous étions aussi les producteurs exécutifs de «La Parenthèse Inattendue» (France 2) et producteurs de «QI: la France passe le test» (TF1) ou encore «Pour le meilleur et pour le pire» (M6).
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Comment votre activité «Distribution» peut-elle encore se renforcer ?
Christophe NOBILEAU
Nous souhaitons faire évoluer notre métier et prendre des risques. Notre souhait est d’accompagner beaucoup plus les producteurs tant d’un point de vue artistique, financier et marketing. L’idée est de fonctionner au cas par cas. Nous serons ainsi beaucoup plus à la disposition des producteurs. Nous réfléchissons également à des modes de financements alternatifs. A ce jour, nous avons quasiment multiplié par deux le chiffre d’affaires de notre filière de distribution. Nous avons étendu nos savoir-faire sur la distribution de fiction, d’animation, de documentaires (le catalogue de Capa, notamment), et de flux.
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Quelle place donnez-vous à la diversification de vos activités (expériences numériques, studios, produits dérivés, studios,…) ?
Christophe NOBILEAU
Dans la diversification, il y a essentiellement le numérique. En étant quasi-leader de la production audiovisuelle, nous avons un devoir d’expérimentation. Nous avons lancé des expériences numériques de toutes natures avec un gros écosystème sur «Plus Belle la Vie» lancé il y a trois ans. Nous devrions atteindre l’équilibre cette année. Nous lançons aussi toute une série d’initiatives numériques avec «Telfrance Network», notre réseau de jeunes talents. De plus, nous produisons en ce moment une web-fiction pour Arte, «Osmosis, n’ayez plus peur d’aimer» (10X6’). Nous voulons innover et tester de nouveaux territoires dans la diversification. Nous avons redéployé l’activité de post-production ainsi que celle de nos studios. Nous lancerons prochainement à Marseille un studio dédié aux effets spéciaux : 700m2 de studio et 300m2 de bureaux.