Céline ROUX (TF1 Production) : « Nous développons à l’international, l’adaptation d’un format ukrainien, «The Sniffer»

2641

Céline ROUX, Productrice «Animation» et «Coproductions Internationales» chez TF1

MEDIA +

Comment se déploie l’activité «Animation» au sein de TF1 Production ?

Céline ROUX

L’animation, c’est l’école de la patience. Les cycles de production sont très longs. Cela fait 4-5 ans que nous avons créé le département «Animation» au cœur de TF1 Production. Notre premier projet, «Mini-Ninjas» était très structurant pour la pérennité du service. Dotée d’un budget de 8 M€, la série, vendue dans 140 pays, a été produite à 80% en France. C’est vraiment ce que nous souhaitions. On dispose de tels talents en France en animation, qu’il nous paraissait naturel de nous appuyer, à chaque production, sur un studio français. Depuis quelques semaines, nous avons démarré la production de «Mini-Ninjas» (52X11’) saison 2 avec les mêmes partenaires: Cyber Group Studios et Blue Spirit.

MEDIA +

Quel est votre line-up en matière de séries d’animation ?

Céline ROUX

Nous avons des projets assez variés. Présentée la semaine dernière au Forum Cartoon, «Kikoumba» (78X7’) est notre nouvelle série 100% comédie. Il s’agit d’une création originale destinée aux 6-10 ans dans laquelle un lion paresseux, roi des animaux, va devoir remettre sa couronne en jeu. Ce lion va donc devoir affronter, chaque jour, dans une épreuve différente, un animal qui prétend au trône. Nous sommes sur un budget de plus de 7 M€. Nous finalisons actuellement une coproduction avec le Canada. En parallèle, nous développons les droits de la franchise «Splat The Cat» issus des livres de Rob Scotton (plus de 7 millions de livres vendus à ce jour). Etant producteur dépendant par rapport à TF1, notre objectif est de produire une série tous les 18 mois environ.

MEDIA +

Créez-vous des synergies avec TF1 Licences ?

Céline ROUX

Oui, nous jouons la carte du groupe afin de faire participer les talents en interne. TF1 Licences est notre agent sur «Kikoumba» et «Mini-Ninjas». Sur cette dernière, des deals ont été signés en édition et en jouets (figurines). Les départements TF1 Musique et TF1 Vidéo nous accompagnent également.

MEDIA +

Vous est-il difficile de séduire d’autres clients que TF1 sur l’animation ?

Céline ROUX

Pas du tout à l’international ! C’est un atout. Dans le plan de financement des «Mini-Ninjas», Disney France y participe par exemple. Et sur les secondes fenêtres de diffusion de nos séries, nous allons voir aussi bien Canal+, Lagardère que Turner.

MEDIA +

Le business model de l’animation et des coproductions internationales semblent se rapprocher…

Céline ROUX

Oui, il existe en effet des similitudes entre coproductions de fictions internationales et séries d’animation. Ce sont des genres internationaux avec la même culture de financement. Nos interlocuteurs sont habitués aux compromis artistiques. On essaie de rencontrer des partenaires potentiels ayant des lignes éditoriales qui nous ressemblent. En revanche, le consensus est plus facile à trouver en animation qu’en coproduction internationale. La raison ? Il est plus compliqué de contenter tout le monde avec le cast d’une fiction.

MEDIA +

Sur l’activité «Coproduction Internationale», vous aviez lancé «Crossing Lines» il y a cinq ans. Qu’en est-il depuis?

Céline ROUX

On a beaucoup appris de «Crossing Lines». Des développements ont été ensuite initiés mais n’ont pas tous abouti. En ce moment, nous développons à l’international, l’adaptation d’un format ukrainien, «The Sniffer» (10X52’). Il s’agit d’une série dans laquelle un enquêteur à l’odorat surdéveloppé utilise ce don pour traquer les criminels. Les partenaires financiers ont été trouvés : un studio américain et un producteur allemand. Ce projet est destiné à une diffusion sur une chaine du groupe TF1. Le traitement est bien avancé. La série sera tournée en anglais avec des acteurs internationaux.

MEDIA +

Imposer des séries internationales en langue française, est-ce utopique ?

Céline ROUX

Ce n’est pas une utopie mais ce n’est pas facile ! Je suis convaincue que la langue française va se déployer dans les prochaines années.