Caroline SERVY (The WIT) : «Il existe un fort intérêt sur les formats de dating»

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Caroline SERVY, Managing Director de l’agence The WIT

Moment incontournable du MIPTV à Cannes, la présentation de toutes les dernières tendances télévisuelles. L’innovation et la nouveauté étaient-elles présentes cette année sur le marché des formats ? Réponse avec Caroline SERVY, Managing Director de l’agence The WIT.

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Vous dressez les tendances télévisuelles en matière de formats. Quels sont les programmes particulièrement marquants cette année ?

Caroline SERVY

Il existe un fort intérêt sur le secteur du dating. Il s’agit d’un segment où il n’y a pas beaucoup de titres. Le phénomène de la rencontre virtuelle s’adapte à la télévision. Les producteurs réinventent le «blind date». A ce titre, nous avons présenté «Date my avatar», une émission espagnole où trois prétendants courtisent une même jeune femme qui ne rencontrera que leur «avatar» humain. Dans «Married by Mom & Dad», retour à la méthode traditionnelle. Aux Etats-Unis, des parents sélectionnent des prétendants après entretien et les proposent à leurs enfants trentenaires. D’aillleurs, M6 prépare une émission de ce genre. Dernier exemple, «Hear Me. Love Me. See Me» de FremantleMedia où des hommes s’installent avec une caméra dans l’intimité d’une jeune femme qu’ils ne connaissent pas.

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Comment le digital impact-t-il les nouveaux formats TV dans leur mécanique?

Caroline SERVY

Nous avons décelé une tendance que nous avons baptisée : «Être viral, c’est vital». C’est le cas de «Carpool karaoke», une pastille proposée dans «The Late Late Show with James Corden» sur CBS. Dans le concept, l’animateur chante les tubes d’une star en sa compagnie, dans une voiture. L’audience de l’émission TV est limitée à 1 million de téléspectateurs mais le nombre de vues de la pastille sur YouTube grimpe jusqu’à 94 millions de visionnages, uniquement pour la capsule avec la chanteuse Adele.

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Que peut-on conseiller aux producteurs pour viraliser aux mieux les programmes ?

Caroline SERVY

Les producteurs de divertissements doivent penser à créer des séquences virales qui soient «YouTubables». On ne peut plus construire un nouveau programme TV sans le rythmer de clips ou de séquences partageables. Ces pastilles peuvent largement faire le succès d’une émission. L’occasion aussi d’assurer une deuxième monétisation du programme.

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Quelles autres tendances TV avez-vous décelées ?

Caroline SERVY

Beaucoup de formats mettent en avant des animaux. Chats et chiens font une fois encore l’objet de contenus viraux. A Cannes, l’émission sur laquelle les gens ont le plus craqué était «Dogs might fly». Il s’agit d’un divertissement britannique de dressage, où 12 chiens secouristes passent des épreuves spectaculaires et pilotent un petit avion. Même si les audiences TV ne sont pas extraordinaires, ce contenu fait réagir.

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Percevez-vous de futurs «hit formats» ?

Caroline SERVY

Non, il n’y a pas de format star cette année. Nous sommes à une époque où «The Voice», «Idol» ou «X-Factor» font encore le job même si ça s’érode. En revanche, nous avons repéré un producteur au volontarisme hallucinant pour vendre son format «The Legend» (Global Agency). C’est un concours de chants où des candidats se remettent en jeu eux-mêmes, une sorte de quitte ou double musical. En France, ils sont partenaires de Hubert Production. Talpa a lancé «It Takes Too», une sorte de «Danse avec les stars» mais en chansons et «SOS Survival of the sexes», une émission néerlandaise qui met en concurrence femmes et hommes dans la jungle. Ces deux programmes semblent avoir du potentiel.