Les candidats à la présidence de Radio France défilent devant le CSA

3185

Les candidats à la présidence de Radio France ont commencé mardi à défendre leurs projets devant le Conseil supérieur de l’audiovisuel, qui doit les auditionner jusqu’à jeudi avant de nommer dans la foulée le successeur de Mathieu Gallet. Premier des six candidats (5 hommes et une femme) à s’exprimer, et le plus âgé d’entre eux, François Desnoyers (62 ans), aujourd’hui consultant indépendant, a fait valoir sa longue expérience dans l’audiovisuel. Et en particulier à Radio France, au sein de laquelle il a passé une grande partie de sa carrière, jusqu’à en devenir, à 2 reprises, un des hauts dirigeants. «Je suis là en tant que professionnel de la radio et de la télévision, ancien directeur général délégué de Radio France pendant 7 ans» (de 1998 à 2004 et en 2009-2010, ndlr), et «j’ai envie de diriger cette entreprise parce que je l’aime et que je connais bien ses équipes», a-t-il résumé, se disant également motivé par «l’innovation» et les projets de réforme de l’audiovisuel public. Auditionné juste après, Guillaume Klossa (45 ans), fondateur du groupe de réflexion pro-européen EuropaNova et l’un des directeurs de l’Union européenne de radio-télévision (UER), a insisté pour sa part sur sa volonté de donner aux générations futures «le désir d’écouter la radio», et dit vouloir «donner à cette maison une impulsion (…) pour en faire une entreprise qui ait un temps d’avance et qui inspire». Rappelant lui aussi son expérience dans l’audiovisuel, il a assuré mener au sein de l’UER «le combat des valeurs du service public en Europe», et a expliqué s’être donné pour ambition de faire de Radio France «le média de service public du 21e siècle à dominante sonore référent en France et en Europe», et la «force centrale d’un grand service public audiovisuel» avec France Télévisions et les autres sociétés du secteur. Mercredi, ce sera au tour de Sibyle Veil (40 ans), directrice déléguée de Radio France et considérée comme la grande favorite pour succéder à M. Gallet; et de Bruno Delport (53 ans), dirigeant de radios privées (Oüi FM, Radio Nova, TSF Jazz…). Enfin, les auditions se termineront jeudi matin par celles de Christophe Tardieu (53 ans), haut fonctionnaire spécialisé dans le domaine culturel et enfin de Jérôme Batout (39 ans), benjamin des candidats, économiste et philosophe, DG de l’agence de conseil Publicis Media depuis 2016 et conseiller à la revue «Le Débat», et, entre autres fonctions passées, ancien conseiller du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Le CSA, qui s’était donné jusqu’à la mi-avril pour nommer le successeur de Mathieu Gallet, révoqué fin janvier à la suite d’une condamnation pour favoritisme lorsqu’il dirigeait l’Ina, a indiqué qu’il prendrait sa décision dans la foulée de ces auditions, sans fournir de date exacte. Le CSA est ramené provisoirement à 5 membres sur les 7 «sages» qui composent habituellement son collège. Outre le président titulaire Olivier Schrameck, excusé pour raison de santé, la conseillère Carole Bienaimé-Besse est également indisponible pour plusieurs semaines, a annoncé mardi le président par intérim du CSA, Nicolas Curien.