Canal+ veut protéger sa fenêtre de diffusion des films de la concurrence VOD

    330

    Le directeur adjoint de Canal+, Rodolphe Belmer, a souhaité vendredi modifier le dispositif qui réglemente, en France, l’ordre d’exploitation des films selon leur support, en imposant aux opérateurs télécoms de ne lancer leur offre de vidéos à la demande (VOD) par abonnement qu’après la diffusion de l’oeuvre sur la chaîne cryptée. «Le financement du cinéma est fondé sur une chronologie des médias qui est battue en brèche par la technologie VOD», a affirmé M. Belmer aux Rencontres cinématographiques organisées par la Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs (ARP) du 18 au 21 octobre. «Si «Azur et Asmar» ou «Prête-moi ta main» sont diffusés en VOD au prix d’un euro pendant la fenêtre d’exploitation de Canal+ dont l’abonnement coûte 34 euros par mois, ce qui s’est produit ces derniers mois, comment est-ce que je peux encore vendre ma chaîne», a-t-il demandé lors d’un débat public. «Chaque exploitation doit avoir sa place, mais il faut que chacune ait une jouissance paisible de la sienne» et pour cela «l’étanchéité des fenêtres doit devenir un principe intangible», a martelé M. Belmer. La chaîne cryptée souhaite ainsi que la VOD par abonnement n’intervienne qu’en bout de chaîne, «après la diffusion du film sur les chaînes de télévision gratuite», a-t-il expliqué. A l’heure actuelle, la chronologie des médias fixe des délais pour l’exploitation des films après leur sortie en salle: six mois pour l’édition en DVD, 33 semaines pour la VOD en visionnage unique, 9 mois pour la télévision payante à la séance ou «pay per view», 12 mois pour la TV cryptée par abonnement et 24 mois pour la TV non cryptée gratuite coproductrice du film. Mais cette chronologie fait l’objet de tractations entre l’industrie du cinéma et Canal+, devenue le principal financeur du 7ème Art à travers ses obligations de production et de diffusion de films français.