Canal+ : un monde plus dur dans la 4ème saison de la série d’espionnage «Le bureau des légendes» dès le 22 octobre

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Le monde est plus dur, l’avenir plus sombre et les enjeux géopolitiques sont plus cruciaux dans la quatrième saison de la série d’espionnage «Le bureau des légendes», qui commence le 22 octobre sur Canal+. La fin de la saison 3 avait vu le héros, «Malotru», joué par Mathieu Kassovitz, disparaître après avoir trahi tout le monde. Pourchassé par la DGSE et la CIA, il réapparaît à Moscou, où il a trouvé refuge. «Mais la tranquillité ne dure pas», expliquent les auteurs, «et il est bientôt contraint de collaborer avec les services russes». «Malotru est un damné parce qu’il a conscience que sa faute, aussi ténue soit-elle, n’est pas réparable», explique le créateur et patron de la série, Eric Rochant. «A vouloir la réparer, il prend le risque de s’enfoncer toujours plus. D’où la damnation. C’est un personnage tragique». Même si la lutte contre Daech et la fin des opérations terrestres contre l’organisation jihadiste en Syrie occupent encore Le Bureau, qui envoie un de ses membres sur le terrain, c’est vers l’Est que s’est tourné Eric Rochant et son équipe de scénaristes. «Ça fait deux ans que la Russie revient sur la scène internationale, il était temps d’en parler», explique-t-il. «Et aussi d’évoquer les cyberconflits, la cyberguerre, c’est important. C’est la nouvelle guerre de l’ombre». «Les Russes ont une tradition assez retorse du renseignement», ajoute-t-il. «On entre dans un monde extrêmement complexe, dangereux, incertain, qui va de plus en plus nous échapper (…) La série «L.BDL», puisqu’elle s’attache à raconter des histoires sur fond de réalité, devait devenir de plus en plus complexe, tout en faisant l’effort de la rendre fictionnelle et abordable». Si la série continue de bénéficier de la «bienveillance» de la véritable DGSE, les rapports formels avec la centrale de renseignement française ne vont pas au-delà d’un contrat pour l’utilisation de son logo et de l’autorisation de filmer, sous contrôle, l’extérieur des bâtiments. Pas de conseiller technique, pas de collaboration au scénario. «On les rencontre de temps en temps, pour leur montrer les films», dit Eric Rochant. «On sait que la DGSE aime bien la série, et nous, nous avons besoin d’avoir une certaine tendresse pour ce métier et pour les gens qui le font». «Ça crée un lien de respect mutuel. La série leur permet, eux qui n’ont pas le droit de parler du métier, même à leurs proches, de montrer à leurs familles à quoi ça ressemble, au moins dans le principe».  Déjà avant d’entamer le marathon que constitue «L.BDL», Eric Rochant bénéficiait d’un crédit certain auprès des maîtres-espions français: son film «Les patriotes» sur l’univers du renseignement, tourné en 1993, est si réaliste qu’il est aujourd’hui montré aux nouvelles recrues, dans le cadre de leur formation.

L’écriture de la saison 5 est entamée, confirme Eric Rochant, qui refuse d’en révéler quoi que ce soit. «Pour sortir une saison par an, il faut commencer à écrire la saison suivante pendant le tournage de la précédente». Grand succès en France et immense réussite à l’exportation, vendu dans plus de cent pays, «L.BDL» pourrait sous peu connaître la consécration ultime: un remake américain. «Un ancien journaliste du «New York Times» a écrit un pilote pour la chaîne AMC», explique, tout sourire, le producteur Alex Berger. «AMC doit maintenant décider s’ils le tournent, puis, si ça leur plaît, s’ils lancent la série. La version américaine, si elle se fait, sera adaptée à la CIA, avec un autre univers et d’autres enjeux géopolitiques. Elle s’appellera alors «The Department».