«Un moment dans le vie de Hank Skinner»: un documentaire qui sera diffusé le 8 novembre sur Canal+ montre le combat acharné de Sandrine Ageorges, abolitionniste française, pour libérer son mari américain, condamné à mort et dont la nouvelle date de l’exécution a été fixée au 9 novembre. Hank Skinner est condamné à mort pour le triple meurtre en 1993 de sa compagne, battue à mort, et des deux fils de celle-ci, poignardés. Il a toujours nié être l’auteur des crimes et réclame que des tests ADN soient effectués sur des taches de sang et des particules prélevées sous les ongles de sa compagne sur le lieu du crime. L’Etat du Texas refuse de fournir ces éléments de preuve au motif que l’avocat du condamné n’avait pas demandé qu’ils soient analysés au moment du procès. Jordan Feldman, le réalisateur, décide de faire son documentaire en mars 2010, quelques semaines avant une 1ère date d’exécution de Hank Skinner. «J’ai lu un article sur Hank Skinner. On y parlait de Sandrine, que je connaissais, mais je ne savais pas qu’elle était mariée à Hank Skinner et qu’elle était militante abolitionniste», raconte Jordan Feldman, lors de la projection à la presse. «J’ai surtout vu une histoire d’amour universelle. J’ai voulu comprendre comment on affronte la mort programmée avec quelqu’un qu’on aime, quelqu’un qu’on n’a jamais touché», ajoute-t-il.Sandrine rencontre Hank à la fin des années 1990. Ils commencent par s’écrire, puis se voient pour la 1ère fois en 2000. L’amour sonne «comme une évidence», dit Sandrine. Depuis, elle partage sa vie entre les Etats-Unis et la France, se bat pour qu’on libère son homme. «Il n’y a jamais eu de documentaire sur la peine de mort à travers le regard de quelqu’un qu’on aime. On est en face d’une justice aveugle et absurde», affirme Jean-Xavier de Lestrade, producteur du documentaire. Le 7 mars 2011, la Cour suprême des Etats-Unis a autorisé Hank Skinner à saisir un tribunal fédéral pour contester le refus du Texas de réaliser des tests ADN, mais la date d’exécution est maintenue au 9 novembre.