Face à des abonnés français de plus en plus difficiles à garder, Canal+ qui va passer le cap des trente ans, mise sur l’Afrique et s’arme pour résister au grand virage numérique de la télévision. Alors que son nombre d’abonnés en France, aujourd’hui 9,5 millions, s’effrite depuis 2012 dans un marché de plus en plus difficile, Canal+ veut doubler à court terme ses 1,3 million d’abonnés sur le continent africain. Il a lancé la semaine dernière A+, une chaîne panafricaine avec des émissions faite «par les Africains et pour les Africains». «Avec A+, nous voulons maîtriser l’édition d’une chaîne spécifique pour le continent. Les équipes de l’édition sont basées à Abidjan» avec la volonté de créer un contenu africain, des sports aux talk-shows, a noté Jean-Christophe Ramos, directeur des affaires Corporate Afrique de Canal+, au cours du colloque NPA Conseil la semaine dernière. «Se développer en Afrique est la bonne stratégie. La demande y est actuellement forte et les synergies sont évidentes avec le pôle France. Même si le revenu moyen par abonné est plus bas (19 euros), il permet de compenser une bonne partie de la pression sur les résultats de la France», souligne Jérôme Bodin, analyste médias pour Natixis. «Mon hypothèse est qu’avec le numérique les frontières médiatiques traditionnelles sont en train de progressivement disparaître, les marchés vont ainsi se structurer par ensemble linguistique», ajoute-t-il. Canal+ mise aussi sur le développement de la publicité sur ce marché où la consommation explose.
