C8 : Cyril Hanouna risque une sanction du CSA

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Pour ses happenings parfois jugés choquants, l’animateur Cyril Hanouna, locomotive de C8 (groupe Canal+) et protégé du patron, Vincent Bolloré, risque une sanction du CSA, allant d’une amende contre la chaîne jusqu’à une éventuelle suppression de son émission vedette «Touche pas à mon poste». Saisi par des téléspectateurs de plus en plus nombreux, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ne s’en est pas tenu, comme lors de cas précédents, à de simples avertissements: le régulateur a engagé mercredi une procédure de sanction contre C8, doublée de nouveaux avertissements à l’encontre d’autres séquences. La chaîne a déjà été avertie 5 fois en 4 ans par le CSA, la plupart du temps pour des débordements de Cyril Hanouna ou de ses chroniqueurs, dont des moqueries méprisantes contre un petit danseur ou évoquant des trisomiques. «C’est une très bonne nouvelle pour nous», a assuré à l’antenne Cyril Hanouna dans son émission mercredi. «Merci au CSA d’avoir pris cette décision, on va pouvoir aller s’expliquer». Récidiviste, Cyril Hanouna pourrait cette fois être allé trop loin. Le CSA a saisi son rapporteur, une procédure qui peut aboutir à des sanctions, après une séquence du 3 novembre où l’animateur vedette avait mis en scène un faux meurtre et poussé son chroniqueur Matthieu Delormeau à en prendre la responsabilité. «Quand l’humour se transforme en humiliation, la loi nous demande de mettre un terme à ce genre de dérapages», a commenté Sylvie Pierre-Brossolette, l’une des membres du CSA. Le rapporteur indépendant, un conseiller d’État, rendra son avis dans les prochaines semaines. Malgré les controverses, l’émission reste une locomotive pour la chaîne sur la tranche-clé de l’avant-soirée, même si Cyril Hanouna a pour la 1ère fois lundi fait une moins bonne audience que «Quotidien» de Yann Barthès sur TMC. «TPMP» était regardée en moyenne par 1,4 million de téléspectateurs la semaine dernière, attirant notamment près de 14% des téléspectateurs âgées de 15 à 34 ans, selon les chiffres de la chaîne. «Forcément, nous sommes en direct donc il y aura toujours quelques dérapages, mais ça restera toujours l’émission familiale que vous aimez», a promis mercredi l’animateur, sous les applaudissements de son public. Avec son audience importante, Cyril Hanouna et sa société de production dominent les programmes de C8. Vincent Bolloré, patron de Vivendi, la maison mère du groupe Canal+, a conclu un contrat de 250 millions d’euros sur 5 ans pour garder l’animateur-producteur, avec en prime quelques 1ères parties de soirée sur Canal+. 

La procédure engagée par le CSA pourrait se limiter à obliger l’animateur à lire un message à l’antenne, comme pour Claire Chazal en 2010 à la suite de plusieurs erreurs dans les JT de TF1. Mais le Conseil pourrait aussi imposer le logo «interdit aux moins de 12 ans», nécessitant de décaler l’émission plus tard en soirée. Les sanctions, rares, peuvent être décidées seulement en cas de récidive de la même chaîne et sur les mêmes fondements, comme dans le cas actuel de C8 «sur le terrain du respect de la personne humaine», selon le CSA. Le CSA a aussi prononcé mercredi 2 avertissements pour des épisodes qui avaient déclenché de nombreux signalements de téléspectateurs: une mise en garde à propos d’une séquence où l’animateur vedette de C8 avait insulté Matthieu Delormeau, et une mise en demeure – un avertissement plus sévère – pour une séquence où son chroniqueur Jean-Michel Maire, encouragé par Cyril Hanouna, avait embrassé le décolleté d’une actrice contre son gré. Une séquence qui «véhicule des préjugés sexistes et présente une image dégradante de la femme», pour le CSA.