C. SCHOFER (Groupe M6) : «De féminine, téva devient féministe»

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Pour ses 25 ans, téva change son habillage. A travers une nouvelle identité visuelle et sonore conçue pour tous les supports d’expression de la marque, la chaîne payante destinée aux femmes, réaffirme sa personnalité et ses engagements dans un marché ultra-concurrentiel. Quant à Paris Première, elle cultive sa différence et réinvestit la captation de spectacles en direct après une période freinée par la pandémie. Entretien avec Catherine SCHÖFER, Directrice Générale de téva et Paris Première (Groupe M6).

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Pourquoi refondre téva à travers une nouvelle impulsion éditoriale ?

CATHERINE SCHÖFER

Le monde change, et téva doit accompagner cette évolution. Nous assistons donc à une révolution joyeuse de la marque. Entre le changement d’habillage, la réinvention de nos émissions en l’espace d’1 an et demi et les 25 ans de la chaîne, le moment était opportun de faire évoluer téva. Dans la société, il y a une libération de la parole et une affirmation de soi. Il y a une autre manière d’aborder des sujets avec d’autres attentes de nos téléspectatrices. En tant que chaîne payante, téva doit offrir quelque chose de plus singulier et différent que ce qu’apportent les chaînes gratuites. D’observatrice, téva devient plus engagée. De féminine, elle devient féministe. Il s’agit d’un féminisme puissant & cool, positif & joyeux et même affirmé & inclusif.

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Comment ce féminisme apparaît-il dans les programmes de téva ?

CATHERINE SCHÖFER

Nous avons aujourd’hui des partis pris beaucoup plus tranchés. C’est le cas de «Piquantes !», un talk-show lancé la saison dernière avec Nicole Ferroni et qui est reconduit tous les vendredis en 2ème partie de soirée. «Le téva Comedy Show»  fait aussi son retour le 25 octobre à l’occasion de l’anniversaire de téva avec 25 humoristes qui se succéderont sur la scène de l’Alhambra. Nous proposons aussi des documentaires engagés, sans tabou, curieux et qui abordent des thématiques tantôt légères tantôt plus engagées. A venir, des sujets de 52’ sur la grossophobie, les poils, le «no bra», ce mouvement consistant à ne volontairement pas porter de soutien-gorge, ou encore un portrait sur la chorégraphe Marion Motin. Nous poursuivons notre stratégie de fiction originale avec Marie Papillon qui propose des épisodes inédits de sa série «Marie et les choses» (50X2’) où elle voit des visages et entend des voix dans les objets qui l’entourent. Dans les séries étrangères, nous maintenons une logique consistant à avoir des héroïnes engagées, comme avec «Good Fight» qui revient à l’antenne avec la saison 4 inédite ou encore «Sort of», une série canadienne qui débarque en novembre avec un personnage qui s’interroge sur son identité et son genre.

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Réincarner téva, est-ce l’une de vos priorités ?

CATHERINE SCHÖFER

Les incarnations font l’identité d’une chaîne. C’est le cas pour Paris Première et téva. C’est aussi une manière aussi de porter haut les valeurs d’une antenne, de raconter l’histoire de la chaîne et de la rendre vivante, en mouvement. Les incarnations renforcent l’attachement des téléspectateurs à une chaîne. Cela permet aussi d’avoir des émissions d’actu.

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Avez-vous senti monter en puissance la concurrence ?

CATHERINE SCHÖFER

Le public est exposé à de nouvelles manières de consommer les contenus. Nous avons toujours essayé de créer un lien très fort avec les téléspectateurs. Cela passe aujourd’hui par une stratégie forte sur les réseaux sociaux. Sur les deux chaînes (téva et Paris Première), nous avons enregistré +100% d’augmentation de nos vidéos vues en postant beaucoup plus de contenus. Cela permet ainsi de créer du lien.

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Votre consommation délinéaire est-elle aussi puissante que le linéaire ?

CATHERINE SCHÖFER

Notre offre délinéarisée a augmenté. La stratégie consiste à proposer beaucoup plus de programmes en avant-première. Nous avons aussi des contenus que l’on ne met que sur le délinéarisé. Nous construisons un écosystème multi-supports très complémentaire.

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Pas de changements majeurs sur Paris Première ?

CATHERINE SCHÖFER

Le positionnement de la chaîne est singulier depuis 35 ans. Il n’y a pas de révolution, mais elle retranscrit toujours l’agitation permanente. C’est la première chaîne payante en notoriété et en audience et toujours la première en irrévérence. Nous cultivons cette différence. Nos rendez-vous phares reviennent. «Restons Zen» (ex-«Naulleau et Zemmour») a fait son retour la semaine dernière sans Éric Zemmour, compte tenu de la décision du CSA de le décompter comme personnalité politique, mais avec toute l’équipe et toujours arbitrée par Anaïs Bouton. Ce talk faisait partie des très belles audiences de la chaîne, avec celles de «La Revue de Presse». En cette année présidentielle, nous traitons l’actualité politique sur Paris Première à notre manière. Parmi la quinzaine de documentaires que nous proposons chaque année, nous aurons fin octobre «Comment perdre une élection à coup sûr ?» et en novembre «Ascension et chute de François Fillon».

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Envisagez-vous de lancer d’ici la fin de la saison une nouvelle émission ?

CATHERINE SCHÖFER

Nous allons certainement amener une autre émission dans la lignée de «Très très bon», mais qui ne sera pas sur la gastronomie ni la cuisine. Sur Paris Première, nous sommes aussi des dénicheurs de séries différentes : «Das Boot», la suite du film éponyme des années 80 et qui se passe durant la 2nd Guerre Mondiale entre un sous-marin allemand devant La Rochelle et la résistance française ou encore «Beforeigners», une série HBO Nordic. Nous avons aussi prévu une cinquantaine de spectacles en direct, ce qui fait notre spécificité. Prochainement, le spectacle d’Elodie Poux, Sandrine Sarroche, «Panique au Ministère», «Le muguet de Noël».