Coup de projecteur sur les chaînes jeunesse françaises après une période faste en matière de programmation familiale pendant les fêtes. Aujourd’hui, entretien avec Caroline MESTIK, Directrice des programmes et des antennes jeunesse et famille de Lagardère Active.
média+ : Période hyper stratégique pour les chaînes jeunesse, comment avez-vous structuré votre programmation sur la fin d’année ?
Caroline MESTIK : Durant les périodes des fêtes, nous proposons des programmes qui entrent en résonance avec l’attente des enfants et de leur famille. C’est pourquoi, nous avons musclé nos antennes à travers des lancements de programmes. Pour preuve, le 24 décembre dernier, on a proposé la saison inédite de la série «Gumball» sur Gulli. Dans un autre registre, nous étions en mesure de diffuser tous les soirs à 19h un film familial. En plus des traditionnelles programmations, nous avons éditorialisé la chaîne éphémère du Père Noël qui avait pour mission d’incarner l’esprit festif de cette fin d’année. Nous nous sommes ainsi adressé aux enfants de 3 à 10 ans et leurs parents à travers une programmation de dessins animés et de téléfilms familiaux avec beaucoup d’inédits à la clé.
média+ : Les chaînes jeunesse ont-elles des potentiels de progression significative?
Caroline MESTIK : Ce n’est pas parce que l’offre jeunesse est importante que les audiences sont en baisse. Au contraire, c’est un modèle vertueux. Gulli, chaîne généraliste gratuite de la TNT, s’adresse à tous les enfants. Nous avons des blocs pour les plus petits le midi, alors que l’essentiel de la journée s’adresse aux 6 à 12 ans. Ce qui fonctionne très bien sur l’antenne, ce sont les telenovelas «Chica Vampiro» et «Franky». Autre fer de lance de la chaîne depuis septembre dernier, la série «Yo-kai Watch». Les bonnes performances de Gulli ne sont pas un frein aux audiences de Canal J sur le câble et le satellite. D’ailleurs, cette dernière se positionne comme la chaîne de toutes les aventures, à destination des 6-10 ans. Ses programmes phares sont «Pokemon» et «Power Rangers». De son côté, TiJi s’impose comme la chaîne préscolaire pour les plus petits, entre 3 et 6 ans.
média+ : Gulli est portée par une politique de programmes de flux comme «Tahiti Quest». La 3ème saison a été moins puissante que les précédentes. Pourquoi ?
Caroline MESTIK : Parce que nous avons fait un choix osé et réfléchi de diffuser l’émission le jeudi soir pendant les vacances de la Toussaint. Cela n’empêche que nous sommes satisfaits des résultats de «Tahiti Quest» puisque nous prenons en considération l’audience linéaire et non linéaire. De ce fait, cela ne remet pas en cause une potentielle future saison même si nous n’avons rien décidé pour le moment. Sur Canal J, on a lancé également un nouveau jeu d’aventures, «La dernière porte» qui est l’adaptation d’un «Espace Game» à la télévision.
média+ : En ce début 2017, quels sont les moments forts de vos chaînes ?
Caroline MESTIK : Suite au deal que nous avons conclu avec Dreamworks en 2016 sur plusieurs séries, nous lançons en février «Dragons» sur Gulli. Nous proposons aussi la coproduction «Trolls de Troy» adaptée de la BD, ainsi que la saison 3 des «NEXO Knights» en janvier. Pour Canal J, on offre la coproduction inédite, «Zak Storm», un dessin animé d’aventures dans l’univers des pirates.
