Le nouvel Express, papier, audio et numérique sortira le 16 janvier. Dans le cadre d’une conférence de presse qui s’est tenue vendredi dernier, la stratégie y a été expliquée en détail. Tour d’horizon avec Clément DELPIROU, Directeur des activités presse d’Altice France.
média+ : Pourquoi un nouvel Express ?
Clément DELPIROU : L’Express, comme le reste du secteur des News Magazines en France, connaissent depuis des années, une baisse de leur diffusion papier et des ventes en kiosque. C’est la conséquence directe d’une mutation des usages de la consommation de l’information. L’objectif est donc d’enrayer cette trajectoire baissière avec la conviction qu’en 2020 dans le marché de l’information et du contenu payant – qui se développe fortement en France au niveau du cinéma, des séries et l’audio – il y a de la place pour des acteurs de qualité dans l’information payante. La condition est d’avoir une offre qui soit radicalement transformée. A ce jour, L’Express est une société qui appartient à 51% à Alain Weill et à 49% à Altice.
Que retrouve-t-on dans cette transformation éditoriale, technologique et marketing ?
Sur le volet éditorial, avec la multiplication des canaux d’information, il est très compliqué pour un titre d’être pertinent sur tous les sujets. Le «news magazines» à la française traitent aussi bien de la vie des stars du showbiz, de la macro-économie américaine que des dernières sorties de livres. La rédaction de L’Express compte environ 100 journalistes en 2020. Nous concentrons nos forces sur 3 sujets : la France (ce qui intègre la politique et la société), l’économie et l’international. Cela se ressentira de façon très forte dès le 16 janvier dans notre sommaire. Le cœur de notre proposition s’est basé sur des études réalisées auprès de nos abonnés et de nos lecteurs en kiosque. A l’offre éditoriale, nous rajoutons des podcasts. Pour répondre aux besoins des Français qui sont dans les transports, en voiture ou qui font du sport, L’Express sera disponible à 100% en version audio, lu par des comédiens professionnels, avec des habillages de très grande qualité. Enfin, L’Express investira en 2020 près de 4M€ dans un plan de promotion autour de cette démarche d’abonnement, notamment en télévision. Dans les pays anglo-saxons, cela se fait depuis de nombreuses années avec de très bons résultats.
Quel objectif vous fixez-vous en matière d’abonnés ?
Sur la partie papier, nous comptabilisons 100.000 abonnés. Et sur la partie numérique, environ 20.000. L’équilibre sain d’un titre de presse est d’avoir autant d’abonnés numérique que d’abonnés papier. C’est l’objectif que nous nous donnons d’ici 2 à 3 ans. Les marques de presse à l’international qui tirent leur épingle du jeu, réussissent à faire croître leur parc d’abonnés sur le numérique tout en étant capables d’être le plus résilient possible sur la vente au numéro en kiosque et sur l’abonnement papier.
Quel est le profil de votre lecteur ? Qui cherchez-vous à atteindre ?
Historiquement, l’archétype du lecteur de L’Express est le cadre. Avec la prééminence plus forte de sujets économiques et internationaux dans notre proposition, on cherche à capter le décideur, en plus du cadre. Notre recentrage éditorial s’appuie fortement sur l’analyse, la pédagogie et l’expertise, plutôt que sur l’émotion et l’opinion. Sur l’abonnement numérique, qui est le cœur de notre perspective de croissance, nous allons capter des lecteurs dans une tranche 40-55 ans.
Le prix évolue-t-il ? Le prix en kiosque reste à 4,90€. En revanche, l’abonnement numérique mensuel va atteindre 9,90€, après un premier mois offert.