L’Arcom a partagé son rapport sur la représentation du handicap à l’antenne et l’accessibilité des programmes de télévision aux personnes en situation de handicap. L’occasion pour média+ de revenir sur les principaux enseignements de ce rapport avec Carole BIENAIMÉ BESSE, membre de l’Arcom, Présidente du groupe de travail «Éducation, protection des publics et cohésion sociale dans les médias audiovisuels et numériques».
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Selon votre rapport, les éditeurs ont-ils respecté leurs obligations légales relatives à l’accessibilité des programmes ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
Dans leur immense majorité, les éditeurs ont respecté leurs obligations en matière d’accessibilité des programmes, qu’elles portent sur le sous-titrage à destination des personnes sourdes et malentendantes, sur la LSF, ou encore sur l’offre de programmes audiodécrits. Par ailleurs, de nombreuses chaînes ne se sont pas contentées du niveau d’accessibilité auquel elles étaient tenues par leurs obligations, mais ont dépassé leurs engagements en la matière.
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Qu’en est-il de la représentation des personnes en situation de handicap à l’antenne ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
Bien qu’en légère hausse, la représentation des personnes en situation de handicap reste particulièrement faible dans les programmes des services de télévision (0,8% alors que l’INSEE estime à 12 millions le nombre de personnes en situation de handicap en France). Au-delà de ce constat global, notre rapport fait état de certaines disparités, par exemple, les femmes et les personnes perçues comme non-blanches, déjà sous-représentées dans les programmes télévisés, le sont encore davantage lorsqu’elles sont handicapées. Par ailleurs, la présence des personnes en situation de handicap varie fortement en fonction des genres de programmes. Elles bénéficient d’une relative exposition dans les fictions et, chose nouvelle, dans les programmes sportifs, mais restent relativement invisibles dans les divertissements, les documentaires et les magazines.
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Que constatez-vous en matière de sous-titrage et d’audiodescription ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
S’agissant de l’audiodescription, le rapport confirme que c’est cette forme d’accessibilité qui trouve le plus facilement sa place dans les programmes de fiction. Ils représentent 94% des programmes audiodécrits. Autre constat intéressant : 37% des programmes audiodécrits en 2021 étaient des œuvres audiovisuelles d’animation. Une part des fictions cinématographiques audiodécrites étaient également des œuvres d’animation (9%). L’offre de programmes audiodécrits comprend ainsi une proportion notable d’émissions à destination du jeune public. En ce qui concerne le sous-titrage, l’Arcom est attentive à ce que certaines émissions soient prioritairement rendues accessibles. C’est notamment le cas des émissions politiques en période pré-électorale. Par ailleurs, l’année 2021 a été marquée par la mise en œuvre de la directive SMA, qui a amené l’Arcom à conclure des conventions avec certains éditeurs de SMAD étrangers désormais assujettis à des obligations en matière de sous-titrage à destination du public sourd et malentendant.
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Comment évoluent les résultats par rapport à vos derniers rapports ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
Concernant le sous-titrage, on observe qu’une part de plus en plus importante de l’offre de programmes est rendue accessible. Ces progrès résultent d’une action volontariste des chaînes que nous sensibilisons activement sur cet enjeu de société. Ainsi, plusieurs chaînes sont engagées dans le cadre du renouvellement de leurs conventions avec l’Arcom, à continuer sur cette voie.