Ce mardi 8 mars, l’Arcom a présenté son rapport sur la représentation des femmes à la télévision et à la radio. L’occasion pour média+ de revenir sur les données de ce rapport avec Carole Bienaimé Besse, membre du collège de l’Arcom et présidente du groupe de travail «Éducation, protection des publics et cohésion sociale dans les médias audiovisuels et numériques».
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Selon votre rapport, quelle est la part des femmes présentes à l’antenne en 2021?
Carole BIENAIMÉ BESSE
En 2021, la part des femmes présentes à l’antenne -télévision et radio confondues- progresse de deux points et atteint pour la première fois un taux de 43%. Si l’on retrouve toujours plus de femmes à la télévision (45%, soit +2 points), la radio tend à rattraper son retard (42%, soit +3 points). Le temps de parole des femmes à l’antenne, qui a été mesuré par l’INA avec qui nous collaborons depuis trois ans, est aussi en léger progrès en 2021 (36%, soit +1 point), mais demeure inférieur au taux de présence à l’antenne.
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Qu’en est-il du taux d’expertes à l’antenne en 2021 ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
Le taux d’expertes enregistre une hausse de deux points par rapport à 2020, pour atteindre 43% (+13 points par rapport à 2016). Ces progrès sont à porter au crédit des chaînes généralistes privées ainsi que des chaînes d’information en continu et de la radio publique.
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Les médias respectent-ils la parité ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
Six éditeurs sur trente-six au total présentent un temps de parole des femmes supérieur ou égal à 45% et neuf éditeurs présentent un temps de parole inférieur à 30 %. Il faut aller plus loin et redoubler d’effort pour que la parité soit une réalité sur toutes les antennes.
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Quelles sont les préconisations mises en place par l’Arcom ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
Dans les préconisations de son rapport, l’Arcom a rappelé l’importance de définir des objectifs de progression chiffrés pour améliorer la présence des femmes et notamment des expertes et des invitées politiques, en portant une attention particulière aux heures de fortes audiences. Aussi, il est nécessaire que les médias poursuivent leurs efforts de diversification de l’offre de programmes afin de continuer à lutter contre les préjugés, notamment sexistes. Nous recommandons également de prendre en considération, en plus du taux de présence et du temps de parole des femmes, les conditions de leur expression.
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Les programmes luttant contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes sont-ils en hausse en 2021 ?
Carole BIENAIMÉ BESSE
En 2021, les chaînes de télévision ont diffusé 4.926 heures de programmes luttant contre les préjugés sexistes et les violences faites aux femmes, soit 1.736 heures de plus qu’en 2020.Cette progression s’explique notamment par l’écho donné par les médias aux récents témoignages de femmes victimes de violence.