Le géant d’internet Google va devoir proposer à la Commission européenne «des solutions» aux critiques émises par ses concurrents, dans le cadre de l’enquête ouverte par l’exécutif européen contre le géant d’internet pour abus de position dominante, a indiqué le commissaire chargé du dossier, Joaquin Almunia. Cette position de la Commission semble ouvrir la voie à une prolongation du dossier, alors que M. Almunia avait annoncé en février que les propositions de «remèdes» de Google étaient satisfaisantes aux yeux de la Commission, ce qui laissait augurer une solution à l’amiable. La Commission a adressé au printemps des lettres à 20 plaignants pour les informer qu’elle avait l’intention de rejeter leurs plaintes, mais leur donnant aussi l’occasion de lui faire des réponses argumentées. Or, «certains plaignants ont introduit de nouveaux arguments, de nouvelles données, de nouvelles considérations» dans leurs réponses, parvenues à la Commission dans le courant de l’été, et «certaines des réponses sont très, très négatives», a souligné M. Almunia dans une interview mise en ligne par Bloomberg TV. «Nous devons les analyser et voir si (…) Google peut trouver des solutions à certaines de ces préoccupations, que nous considérons comme justifiées. (…)», a-t-il expliqué, ajoutant que la Commission «essayait d’obtenir de la part de Google des solutions pour répondre à ces arguments solides». Le géant américain se voyait reprocher principalement de mettre en avant sur ses pages ses propres services spécialisés, au détriment des moteurs de recherche concurrents, par exemple des comparateurs de prix comme Kelkoo ou des sites spécialisés dans les voyages comme Expedia ou lastminute.com. La Commission, qui a ouvert cette enquête en novembre 2010, a déjà refusé par 2 fois les engagements de Google, jugés insuffisants et dont ses concurrents estimaient qu’ils ne feraient que renforcer son avantage.