Le groupe Bouygues (BTP, immobilier, médias, télécoms) a réitéré ses perspectives pour 2018 après avoir dégagé un bénéfice net de 12 millions d’euros lors d’un premier trimestre non représentatif de l’année, en raison de la forte saisonnalité de ses activités de construction. Ce résultat est meilleur qu’anticipé par le consensus des analystes compilé par le fournisseur d’informations financières Factset, lequel tablait sur une perte de 84 millions d’euros. En 2018, le groupe confirme qu’il devrait «poursuivre l’amélioration graduelle de sa profitabilité». Grâce à un «environnement porteur en France et à l’international», les activités de construction qui continueront «de privilégier la marge aux volumes», devraient voir leur résultat opérationnel courant et leur marge opérationnelle courante enregistrer une «amélioration par rapport à 2017», précise Bouygues. En hiver, les aléas climatiques freinent l’avancée des chantiers de construction et d’infrastructures routières, ce qui se traduit par une érosion de la marge dans les comptes du premier trimestre. Et cette année, des «conditions météorologiques difficiles en Europe» ont particulièrement affecté la filiale Colas, qui construit des routes. Dans une moindre mesure, Bouygues Immobilier et Bouygues Construction en ont aussi pâti. De janvier à mars, le chiffre d’affaires du groupe est resté stable à 6,83 milliards d’euros, contre 6,84 milliards l’an dernier à la même période. Il ressort un peu inférieur aux prévisions du consensus de Factset, qui attendait 6,92 milliards d’euros. Au premier trimestre, Bouygues affiche une perte opérationnelle de 56 millions d’euros, contre 92 millions d’euros un an plus tôt. La perte opérationnelle courante s’élève, elle, à 111 millions d’euros contre -75 millions d’euros au premier trimestre 2017. Les comptes de l’an dernier ont été retraités en raison de l’adoption d’une nouvelle norme comptable, indique le groupe. Le carnet de commandes des activités de construction à fin mars est à un «niveau record» de 31,7 milliards d’euros, en hausse de 4% sur un an.
Quant à la filiale Bouygues Telecom, elle a dégagé un bénéfice net multiplié par cinq au premier trimestre à 68 millions d’euros, porté notamment par de bons résultats commerciaux, tant sur le fixe que sur le mobile. Sur les trois premiers mois de l’année, l’opérateur a vu son chiffre d’affaires progresser de 5,9% pour s’établir à 1,28 milliard d’euros, une poursuite de la dynamique de l’exercice précédent qui confirme ainsi le redressement observé ces derniers trimestres.
La contribution financière du constructeur ferroviaire Alstom -dont Bouygues est actionnaire-, au résultat net a été de 73 millions d’euros au premier trimestre, contre 45 millions à la même période un an plus tôt. Au terme de la fusion d’Alstom avec son concurrent allemand Siemens Mobility, qui devrait être finalisée fin 2018, Bouygues aura une participation de 14% au capital, qui revêtira alors un caractère «moins stratégique», a indiqué le directeur général délégué du groupe, Philippe Marien. Dans ce cadre Alstom versera à ses actionnaires, en deux dividendes, 8 euros par action, s’est-il félicité. Bouygues, qui s’est engagé à rester actionnaire jusqu’à l’assemblée générale du 17 juillet qui doit approuver cette fusion, «n’a jamais dit qu’il partira en courant dès le lendemain», a affirmé M. Marien.La filiale TF1 a publié le 25 avril un bénéfice net en repli de 11,4%, à 24,8 millions d’euros, du fait notamment d’une base de comparaison défavorable par rapport à 2017, mais a confirmé ses objectifs annuels.