Boris DUCHESNAY, Directeur des programmes des chaînes OCS
Créé en 2008, OCS (acronyme de Orange Cinéma Séries) est un bouquet de chaînes thématiques, dédié au cinéma et aux séries : OCS Max, OCS City, OCS Choc, OCS Géants ainsi que OCS Go, le service à la demande. OCS propose une programmation à base de films en première exclusivité et de séries inédites. Dans la tourbillonnante concurrence des contenus audiovisuels, comment s’impose aujourd’hui cet acteur de la Pay TV aux 2,5 millions d’abonnés ? Réponse avec Boris DUCHESNAY, Directeur des programmes des chaînes OCS.
MEDIA +
A une semaine du Festival de Cannes, les chaînes OCS se mettent aux couleurs de l’événement. Comment avez-vous construit cette offre ?
BORIS DUCHESNAY
A chaque Festival de Cannes, nous tentons de construire une programmation qui allie le cinéma inédit avec des films de catalogue finement sélectionnés. Il y a trois axes à notre programmation cannoise : l’offre cinéma, notre magazine quotidien «Cannes, Séries & Cie» (2P2L – 15’) et le documentaire inédit de Keanu Reeves autour du cinéma numérique, «Side by Side». Chaque année, la notoriété de OCS est grandissante. Pour nos 2,5 millions d’abonnés, il faut marquer le coup. Tandis que les services de SVOD revendiquent leur outil de recommandation, nous plaçons l’éditorialisation au cœur de notre stratégie.
MEDIA +
Vous disposez aujourd’hui d’un bouquet de 4 chaînes : OCS Max, OCS City et OCS Choc et OCS Géants. Quelle est votre politique de flux ?
BORIS DUCHESNAY
Nous avons fait le choix de proposer deux magazines incarnés : «Ciné, Séries & Cie» (OCS Max) et «Court Central» (OCS City) dédié aux courts-métrages. Sur OCS Choc, en production interne, nous avons des micro-magazines tout en images. Ils viennent en support de notre programmation. Sur OCS Géants, nous préachetons des documentaires inédits qui proposent un regard sur l’histoire du cinéma. Nous avons acquis récemment «Et la femme créa Hollywood» (Wichita Films) sélectionné à Cannes Classics. Chaque année, nous cofinançons entre 20 et 25 documentaires.
MEDIA +
Quel est le profil de votre abonné ?
BORIS DUCHESNAY
Cela dépend de la plateforme sur laquelle les clients s’abonnent. Nos chaînes sont aujourd’hui disponibles chez tous les distributeurs. Le profil du téléspectateur en Pay TV est clairement plus jeune que sur le hertzien. En arrivant en OTT via Chromecast et la Clé TV d’Orange, nous devrions capter un public plus jeune. Le profil sociodémographique bouge constamment. De plus, nous sommes encore dans une logique de conquête.
MEDIA +
Dans une logique de conquête, quelle est votre ligne de conduite en acquisition ?
BORIS DUCHESNAY
Sur la partie acquisition de séries, ce qui installe le ton pour nos chaînes, c’est notre accord fondateur avec HBO. Pour rappel, nous avons accès à toutes leurs séries en inédit sur nos antennes, y compris le lendemain de la diffusion américaine. En octobre, nous aurons à ce titre le retour de Sarah Jessica Parker avec la série «Divorce». Parallèlement, nous recherchons des séries événementielles comme «The Walking Dead» ou plus exigeantes à l’instar de «Girlfriend Experience» réalisée par Steven Soderbergh.
MEDIA +
Et la création originale ?
BORIS DUCHESNAY
Nous installons des séries françaises de 10X26’ de comédie ou de dramédie. On travaille sur des contenus de niche, qualitatifs, exigeants. Cela constitue une identité forte pour nos antennes. Niveau budget, nous investissons 50.000 € par épisode, en moyenne. En fin d’année, 6 nouvelles séries ont été signées. A venir, «Irresponsable» (Tetra Media Fictions/La Pépinière), programmée le 20 juin. En octobre, nous proposerons «Les Grands» (Empreinte digitale), une série qui suit l’aventure de 5 collégiens. Ces productions sont programmées le lundi soir, après la diffusion d’une série HBO.
MEDIA +
Comment considérez-vous Netflix ?
BORIS DUCHESNAY
La concurrence est stimulante. Elle nous oblige à réfléchir à de meilleures offres et distribution. OCS propose par exemple une fonction singulière, le téléchargement des séries. D’autre part, nous ne luttons pas à armes égales du point de vue des régulations en France. OCS étant un acteur de Pay TV, nous avons des obligations de financement sur le cinéma et les fictions françaises. En revanche, des acteurs internationaux comme Netflix ou Amazon n’ont pas ce type d’obligation.