Bernard TANI, Directeur VOD et acquisitions chez Orange

 

Alors que le secteur de la VOD a réalisé un chiffre d’affaires de 251,7 millions € en 2012 (source CNC), ce marché subit désormais une stagnation. Afin de nous expliquer l’évolution du secteur, média+ s’est entretenu avec Bernard TANI, Directeur VOD et acquisitions chez Orange.

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Comment Orange se positionne-t-il sur le marché de la VOD ?

Bernard TANI

Orange se positionne comme l’une des premières plateformes VOD en France en termes de fréquentation : entre 400.000 et 450.000 acheteurs fréquentent mensuellement notre plateforme (pour de la vente VOD à l’acte). Sur le marché de la vidéo à la demande, nous nous positionnons ex quo avec les plateformes OTT, fortement représentées par iTunes en France. Le profil de nos consommateurs est à peu près homogène.

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Observez-vous une stagnation du secteur VOD en France ? Si oui, comment l’expliquez-vous ?

Bernard TANI

Nous avons commencé à faire de la VOD il y a maintenant dix ans. La vidéo à la demande est née en même temps que les opérateurs ADSL. Mais il est vrai que 2013 sera la première année où nous n’aurons pas de croissance. Cela s’explique de différentes façons. D’un côté, la VOD marque un palier et s’inscrit aujourd’hui dans un contexte difficile sur le plan économique. Sur le 1er semestre, nous avons observé une baisse des dépenses des ménages qui a généré une baisse des achats VOD à la carte. D’autre part, l’offre de films cette saison n’était pas suffisamment attractive pour renforcer la consommation. Enfin, les foyers ont fait des arbitrages en privilégiant les consommations gratuites et principalement sur la télévision de rattrapage.

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Comment réagissez-vous pour contre-attaquer ? Des tactiques sont-elles mises en place ?

Bernard TANI

Il y a d’abord une réponse conjoncturelle. Sur tous les services à la carte, nous devons constamment rappeler l’existence de nos offres aux consommateurs. A travers la relation client, nous communiquons et appliquons éventuellement des promotions. C’est un travail permanent. En parallèle, il y a une réponse plus structurelle. Nous devons réussir à faire évoluer le modèle VOD pour que l’utilisateur ait la possibilité de télécharger définitivement le film pour le conserver et bénéficie d’une plus grande liberté pour le regarder sur l’écran de son choix. C’est une question de rénovation, d’extension du modèle d’usage de la VOD. C’est quelque chose que nous lancerons très prochainement en 2014.

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Quelle est votre politique d’acquisitions ? Couvrir la quasi-totalité des films sortis en salle ?

Bernard TANI

Absolument ! Sur la plateforme VOD, notre objectif est de couvrir la quasi-totalité des films sortis en salle. C’est pourquoi nous avons des accords avec tous les studios américains et les principaux distributeurs français. Nous récupérerons plus de 60% des nouveautés, quatre mois après leur exploitation au cinéma.