B. THEVENET (Newen) : «En ce moment nous travaillons avec l’IA»

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Acteur majeur européen dans la production et la distribution audiovisuelle, Newen Studios produit chaque année plus d’une centaine d’heures de documentaire. Tour d’horizon sur le genre documentaire chez Newen Studios avec Benoît THEVENET, DGA Newen France en charge des documentaires et Magazines de Capa et de 17 juin.

Que représente le genre du documentaire chez Newen France ?

Un sujet majeur. D’abord parce que nous produisons plusieurs dizaines de documentaires chaque année, ensuite parce que nous fabriquons ces films pour tous les diffuseurs. Évidemment nous travaillons beaucoup pour Arte et France Télévisions, mais nous produisons aussi pour les plateformes, TF1, RMC… et nous multiplions les coproductions internationales. C’est un axe important de notre développement actuellement. Enfin nous sommes présents sur tous les formats, tous les sujets. Capa a évidemment cette signature géopolitique, société et investigation qu’on lui connait, et 17Juin son expertise en santé et justice, mais nous produisons aussi beaucoup de film qui ont pour thème la science, la culture, l’histoire, la découverte…

En quoi est-ce important pour vous de produire et proposer des documentaires à impacts, engagés ?

Capa et 17juin sont des sociétés de productions mais aussi et surtout des agences de presse dirigés par des journalistes (PatriceLorton pour Capa et Gaëlle Chauvin pour 17juin) avec des rédactions organisées. Proposer des documentaires à impact c’est aussi savoir donner la parole à ceux qui dénoncent, qui combattent, ou à ceux que l’on n’entend pas assez.  C’est prendre le temps de l’explication, de l’enquête, c’est continuer de croire qu’un film peut faire bouger les lignes, parfois même la loi. Un documentaire doit faire réfléchir, créer de la conversation. En ce moment c’est plus que jamais essentiel.

Vos documentaires sont souvent récompensés. En quoi est-ce un atout ?

Un prix agit comme un coup de projecteur sur le travail des équipes. C’est certes une reconnaissance du travail accompli, mais c’est aussi la possibilité de faire voyager le film. C’est un atout aussi pour le financement du film en question et pour ceux qui suivront. Obtenir une récompense c’est montrer aux téléspectateurs le sérieux du travail mené, et cela permet de donner envie aux diffuseurs de travailler avec nous, notamment à l’international.

En quoi les nouvelles technologies peuvent-elles être, ou non, une aide à la production documentaire ?

Ce sont des aides bien sûr, à condition de savoir les utiliser et d’être transparent vis-à-vis des téléspectateurs. En ce moment nous travaillons avec l’IA pour reconstituer des images de Paris qui ont disparu, avec la 3D pour visualiser l’évolution des espèces, avec les dernières avancées de l’animation pour l’Histoire ou encore sur les progrès technologiques de la prise de vue pour filmer l’infiniment petit. Toutes ces nouvelles façons de filmer ou de créer de l’image sont aussi des moyens d’attirer les nouvelles générations.

Comment s’exporte vos documentaires ?

Bien. Notre line up s’est considérablement diversifié ce qui permet à Newen Connect d’avoir un catalogue qui trouve une résonnance à l’international, avec un très large éventail de narration.