La coproduction internationale prend de l’ampleur. Pour nous partager sa vision du secteur, média+ s’est entretenu avec Ben DONALD, Executive International Drama à BBC Worldwide. Il nous évoque les enjeux, les démarches créatives et financières, et les projets en cours.
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Comment se positionne BBC Worldwide en matière de coproductions internationales ?
Ben DONALD
Nous travaillons chaque année sur très peu de projets. Il faut en moyenne 24 mois pour mettre en place une coproduction et la faire aboutir. Nous sommes à l’écoute du secteur et repérons des projets de séries qui pourraient avoir besoin, selon les cas, de partenaires étrangers. A titre d’exemple, j’ai travaillé sur «Death in Paradise», la première coproduction de fiction franco-anglaise pour France Télévisions et BBC One. Il y aura prochainement «The Collection» que nous avons fait avec France 3. Parmi les grandes séries en cours de développement : «McMafia» (8X60’) pour BBC One sur une histoire de famille oligarque russe exilée à Londres. Avec The Weinstein Company, nous préparons «SSGB» une série de polar écrite par les scénaristes de James Bond. Nous lançons aussi «Les Misérables» en développement avec peut-être la possibilité d’avoir un diffuseur français dans le projet.
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Quel type de coproductions BBC Worldwide recherche-t-elle ?
Ben DONALD
Nous cherchons à la fois de très bons contenus, à vendre ou à coproduire. Pour cela, il faut être agile et savoir tout faire. Une série comme «Happy Valley» par exemple, ne se prêtait pas du tout à la coproduction. Pour autant, c’est un énorme succès à l’international. Dans notre catalogue, nous avons non seulement des projets de BBC, ITV, Sky et Channel 4. La tendance des coproductions porte sur le contemporain, le feuilletonnant mais aussi la série bouclée. L’offre est large. Plus rien ne nous limite. Il a tellement de cases à servir sur le marché international…
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Faut-il dynamiser les accords inter pays ?
Ben DONALD
On recherche avant tout à créer des relations au long court. Il y a 6 ans, quand nous nous sommes lancés dans les coproductions, je ne connaissais pas les structures de fictions des chaînes européennes. Je suis allé faire ce travail. Ca leur paraissait un peu insolite car il y a toujours eu un business entre l’Angleterre et les Etats-Unis en matière de coproductions, de préventes et de préachats. Ce qui n’était pas évident pour nos voisins européens, c’était ce nouveau modèle de collaboration. Chaînes, grilles, goûts, langues et manières de faire sont très différentes.
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Avec la coproduction, vous formatez-vous à des standards internationaux ?
Ben DONALD
Non, chaque pays à ses règles de coproduction. Après, rien ne nous empêche de créer conjointement nos propres fonctionnements. Nous l’avions fait sur les premières fictions coproduites en Pologne.
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La coproduction est-elle un enjeu essentiel pour le développement de la fiction au Royaume-Uni et en France ?
Ben DONALD
Pour son développement ? Non ! Les meilleures séries réussissent toujours à conserver la souveraineté quand l’idée de base est conservée. La coproduction, c’est une mécanique de financement et de création. Et il faut prendre son mal en patience si vous voulez réussir dans l’exercice.
