La presse nationale et régionale exprime mercredi son immense émotion après la mort de dix personnes dont trois champions sportifs français, dans un accident d’hélicoptères en Argentine, et refuse dans son ensemble toute polémique sur les émissions de télé-réalité. «Libération» donne le ton avec ces deux mots en Une : «hors normes» accompagnés de photos des trois champions. «L’Equipe» consacre lui un cahier spécial de seize pages au drame et raconte la carrière, la personnalité de Florence Arthaud, Camille Muffat et Alexis Vastine. A la Une, trois photos et trois prénoms. En page intérieure, le quotidien sportif écrit : «d’Auckland à Kontiolathi, de l’INSEP à Marcoussis, les sportifs français ont traversé la journée d’hier dans une émotion immense. Tous sous le choc de la disparition tragique de trois des leurs». «Le Parisien/Aujourd’hui en France» relève également en Une, «l’immense émotion» que suscitent ces «destins brisés». «Destins brisés», s’est aussi le titre de «20 Minutes» qui comme l’autre journal gratuit «MetroNews», «l’Humanité» et «Le Figaro», souligne «l’émotion» engendrée par le drame. Et Laurent Joffrin, directeur de la rédaction à «Libération», d’expliquer: «si la mort de Florence Arthaud nous touche tant, comme celle de Camille Muffat ou d’Alexis Vastine, ce n’est pas seulement parce qu’ils étaient des sportifs accomplis qui ont fait vibrer les foules. C’est parce qu’ils vivaient des vies qu’on voudrait vivre»,.Après l’émotion, les hommages, les éditorialistes dans leur ensemble et contrairement à «des experts en morale télévisuelle» comme l’écrit Patrice Chabanet, dans le «Journal de la Haute-Marne», se refusent à polémiquer sur la télé-réalité. «Pour l’instant on a besoin de se souvenir d’eux, de leurs exploits, de leurs sourires (…) loin des polémiques éventuelles», explique Jean-Marie Montalie, du «Parisien». «Il est bien sûr possible et tentant de faire le procès de la télé-réalité», reconnaît Pascal Coquis, des «Dernières Nouvelles d’Alsace». «Tentant mais déplacé. Et absolument hypocrite», assène-t-il car pour lui : «l’accident d’hélicoptères n’est qu’un horrible et dramatique fait divers». Une opinion partagée par Baptiste Laureau, de Paris-Normandie: «il s’agit d’une tragique collision entre deux hélicoptères. C’est aussi simple que triste. La télé-réalité, aussi désastreuse qu’elle puisse être parfois, n’est pas responsable de ce désastre». «On aime ou on n’aime pas ces émissions. C’est une affaire de goût. Mais il ne faut pas tout mélanger», renchérit Patrice Chabanet («Le Journal de la Haute-Marne»). D’autant, souligne Philippe Waucampt, du Républicain lorrain, que «l’émission en question relève moins de la télé-réalité que du divertissement d’aventure» et donc «cette émission ne mérite sans doute pas le procès d’intention qui lui est déjà intenté». Jean-Louis Hervois («Charente libre») veut voir, «trois champions magnifiques» qui «avaient choisi de s’amuser en gagnant leur vie, pour nous divertir, peut-être pour prolonger une carrière de champion». Pour «se battre comme au bon vieux temps pour la victoire», assure Jean-Michel Servant, du «Midi Libre». «Il serait rapide de faire de ce drame la conséquence directe d’un de ces jeux de l’extrême. L’épreuve n’avait pas commencé avant cet accident qui aurait pu survenir en toute autre circonstance», prévient Jean-Michel Helvig, de La «République des Pyrénées». «Que l’on regarde désormais la «télé-réalité» sous toutes ses formes avec plus de lucidité serait sans doute le meilleur hommage posthume à rendre à Florence Arthaud, Camille Muffat, Alexis Vastine et les autres», conclut l’éditorialiste.
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