Après son Oscar, le réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi s’est dit prêt à «relever le défi» d’un film hollywoodien

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Le réalisateur japonais Ryusuke Hamaguchi, qui a remporté fin mars l’Oscar du meilleur film étranger avec «Drive My Car», a répété mardi sa «surprise» d’avoir reçu cet honneur mais s’est dit prêt à «relever le défi» d’un film hollywoodien s’il en avait l’occasion.
«Jusqu’au dernier moment, j’étais persuadé que les Oscars et ma vie étaient deux choses qui n’avaient absolument aucun lien», a d’abord confié le cinéaste de 43 ans mardi lors d’une conférence de presse à Tokyo, en présence du producteur du film et de son acteur principal Hidetoshi Nishijima.
L’acteur vétéran de 51 ans, qui a joué entre autres dans «Creepy» de Kiyoshi Kurosawa et «Dolls» de Takeshi Kitano, pense que le succès du film est notamment dû à son universalité et «au fait que le protagoniste a perdu un être cher et cherche à continuer à vivre malgré tout». «Ce film dépeint une lueur d’espoir et c’est peut-être cela qui a touché les gens», a-t-il jugé.
Inspiré de nouvelles de Haruki Murakami, le long-métrage fleuve de trois heures avait déjà raflé de nombreuses distinctions dont un Golden Globe et un Bafta, et le prix du meilleur scénario à Cannes. Interrogé sur l’éventualité de tourner un film hollywoodien s’il en avait l’occasion, Ryusuke Hamaguchi a révélé avoir reçu un conseil précieux de la part de la Chinoise Chloé Zhao, réalisatrice de «Nomadland», sacré aux Oscars un an plus tôt. «Elle m’a dit «Stay sane» (reste sain d’esprit), des mots que j’ai trouvé très importants» venant de la réalisatrice passée du cinéma indépendant au film de super-héros Marvel «Les Eternels».
Ryusuke Hamaguchi s’est cependant dit prêt à «relever le défi», à condition que le sujet du film et les conditions lui permettent de «garder les pieds fermement sur terre».
Hamaguchi est le cinquième réalisateur japonais à recevoir l’Oscar récompensant le meilleur film étranger, précédé notamment par l’icône du cinéma nippon Akira Kurosawa en 1952 avec «Rashomon». Le dernier film japonais à avoir reçu cet honneur était «Departures» de Yojiro Takita, en 2009.
«Le Voyage de Chihiro» de Hayao Miyazaki avait par ailleurs été sacré meilleur film d’animation en 2003. Le film de Ryusuke Hamaguchi était également nominé pour l’Oscar du meilleur film – une première dans l’histoire du cinéma japonais -, et ceux du meilleur réalisateur et du meilleur scénario adapté.