Anne Sinclair, ex-star du petit écran, revient au journalisme

Petite-fille fortunée d’un grand marchand d’art, ex-star du petit écran et femme influente, Anne Sinclair, qui revient au journalisme, a mis pendant des années sa carrière entre parenthèses pour suivre DSK, son époux, qu’elle a défendu bec et ongles dans la tourmente.
Celle qui a marqué l’audiovisuel hexagonal, d’Europe 1 où elle était entrée comme stagiaire en 1973, à France Inter, en passant par TF1, avec «7 sur 7» et «Questions à domicile», reste une figure très populaire. Epouse bafouée, elle a endossé le costume de Mère courage, suscitant encore la sympathie de la plupart des médias et du public. A l’exception notable de certaines féministes. Sa nomination à la tête du Huffington Post français devrait lui permettre de renouer avec sa passion de la politique, perpétuée d’ailleurs à Washington sur son blog «Anne Sinclair. Deux ou trois choses vues d’Amérique»… Elle y avait par exemple distillé des confidences à propos de la candidature de DSK à l’investiture socialiste pour la présidentielle mais aussi affirmé en 2008 : «nous nous aimons comme au premier jour», après la révélation d’une liaison avec Piroska Nagy, une économiste hongroise du FMI. C’est à New York, le 15 juillet 1948, que naît Anne Sinclair, petite-fille du grand marchand d’art Paul Rosenberg, devenue Mme DSK en 1991 après avoir divorcé du journaliste Ivan Levaï, père de ses deux enfants. C’est aussi à Manhattan, le 14 mai 2011, que le destin de celle à qui tout semblait sourire s’est transformé en cauchemar quand le patron du FMI est arrêté pour agression sexuelle et incarcéré. Jusque là, la vie de cette riche héritière, qui se rêvait Première dame, avait plutôt ressemblé à un conte de fée. Dans la tempête judiciaire et médiatique qui suit le scandale du Sofitel, et se poursuit avec le déballage d’autres vilains secrets, elle a affiché un indéfectible soutien à son mari. Et mis sa fortune personnelle, composée notamment de tableaux de grands maîtres, à sa disposition pour payer caution, avocats de renom, loyer extravagant de leur résidence surveillée à New York… Couple médiatique, pour le meilleur et pour le pire, Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn s’étaient rencontrés en 1989. Elle est alors la journaliste vedette de TF1, rassemblant jusqu’à 12 millions de téléspectateurs chaque dimanche soir pour des interviews politiques, adoucies par son regard bleu pervenche, ses pulls en mohair et la connivence entretenue avec nombre de ses invités, piochés dans son carnet d’adresses conséquent. Elle reçoit pendant 13 ans tout le monde intellectuel et politique, de François Mitterrand à Nicolas Sarkozy, de Bill Clinton à Sharon Stone, du président russe Gorbatchev à Mère Teresa.
Auréolée de gloire, Anne Sinclair quitte TF1 en 1997, à l’âge de 49 ans, quand DSK devient ministre. Mais c’est dix ans plus tard qu’elle change vraiment de vie quand elle suit à Washington son mari, devenu le puissant patron du FMI. Anne Sinclair s’efface derrière Mme DSK.. Le couple aurait également connu une période de froid de plusieurs mois en 2002 et 2003, DSK la soupçonnant d’infidélité, selon les auteurs d’une biographie «Anne Sinclair, femme de tête, dame de coeur», parue en octobre 2011. «Le soutien inconditionnel, ça n’existe pas. Personne ne sait ce qui se passe dans l’intimité des couples et je dénie à quiconque le droit de juger du mien», déclare-t-elle dans un entretien à paraître dans «Elle». «Je ne suis ni une sainte, ni une victime, je suis une femme libre !».