Amazon soutient l’idée que les Etats régulent l’utilisation de la reconnaissance faciale, parmi d’autres principes mis en avant par le géant américain du commerce en ligne et des technologies, critiqué sur de nombreux sujets, de sa position dominante au respect de la vie privée.
Les gouvernements devraient «travailler rapidement à la mise en place d’un cadre de régulation (…) pour s’assurer que cette technologie est employée de façon appropriée», a déclaré le groupe dans un communiqué publié jeudi soir, qui détaille ses positions sur le réchauffement climatique, le salaire minimum aux Etats-Unis ou encore l’immigration.
«Comme toutes les technologies, la reconnaissance faciale (…) peut être mal utilisée. Nous fournissons des indications à tous nos clients du (logiciel) Rekognition, y compris les forces de l’ordre, sur la bonne manière de s’en servir», souligne l’entreprise.
La technologie est de plus en plus utilisée dans le monde malgré les inquiétudes qu’elle suscite chez les mouvements de défense des droits et des libertés.
Amazon, comme d’autres grandes sociétés technologiques (Google, Facebook, Apple), est devenue tellement puissante dans certains secteurs que les autorités de régulation américaines ont lancé une grande enquête afin de déterminer s’il n’y avait pas d’abus en termes de monopole ou de droits des consommateurs. L’entreprise de l’homme le plus riche du monde, Jeff Bezos, a déclaré qu’elle était prête à soutenir une loi américaine fédérale sur la vie privée «qui requiert la transparence, la possibilité d’accéder à ses informations personnelles et de les supprimer, et qui interdise la vente de telles données sans consentement».
Sur d’autres sujets, Amazon a répété ses prises de position: le salaire minimum au niveau fédéral doit être augmenté et le réchauffement climatique est «réel».
Jeff Bezos s’est engagé en septembre dans une campagne qui doit permettre de remplir –avec 10 ans d’avance– les engagements climatiques de l’accord de Paris. «L’impôt sur les sociétés dans tous les pays devrait encourager l’investissement dans l’économie et la création d’emplois», déclare encore le groupe, sur un sujet controversé puisque des observateurs estiment qu’Amazon a payé très peu d’impôt sur le revenu ces dernières années.
«Les politiques fiscales devraient être coordonnées entre les pays pour éviter les brèches, qui permettent de baisser artificiellement les taux, et les chevauchements qui perturbent le comportement des entreprises, ce qui ne bénéficie ni aux consommateurs ni à l’économie», précise la firme de Seattle.