Altice souhaite voir des signes d’amélioration dans ses résultats annuels

590

Le groupe de médias et télécoms Altice, maison mère de SFR dont le titre avait chuté l’an dernier de plus 50%, veut voir des signes d’amélioration dans ses résultats annuels annoncés jeudi. Altice, qui va se scinder dans les prochains mois en deux entités Altice USA et Altice Europe, a enregistré l’an dernier un chiffre d’affaires en légère hausse de 0,6% à taux de change constant, à 23,425 milliards d’euros. Le groupe estime voir déjà les effets des changements décidés, et notamment des efforts pour «améliorer le service client». Ainsi Altice Europe commence à «améliorer ses chiffres en termes d’abonnements» a indiqué le groupe dans son communiqué. Dans les lignes fixes des particuliers par exemple, SFR a ainsi ralenti le rythme de ses désabonnements au quatrième trimestre, passés à 45.000 contre 75.000 au troisième trimestre, avec «une amélioration mensuelle significative» tout au long du trimestre, affirme Altice. Sur l’ensemble de 2017, SFR a enregistré un gain net de 199.000 abonnés pour le mobile hors pré-paiements, et un gain net de 193.000 abonnés dans la fibre, souligne le communiqué. Mais malgré ces améliorations, le chiffre d’affaires d’Altice France, qui inclut SFR et les activités médias en France, a reculé de 4,5% au quatrième trimestre par rapport au même trimestre de l’exercice précédent, à 2,7 milliards d’euros. Aux Etats-Unis, la croissance du chiffre d’affaires a été plus nette, augmentant de 2,6% au quatrième trimestre par rapport au même trimestre de 2016 à 2,365 milliards de dollars. Côté rentabilité, le groupe a augmenté de 6,4% (à taux de change constant) son excédent brut d’exploitation ajusté (Ebitda ajusté) à 9,387 mds euros, grâce à une forte progression pour Altice USA (+19,7%). Il peut donc ainsi afficher une hausse de sa margeopérationnelle à 40,1% dans l’année 2017, «contre 37,9%» en 2016. La dette nette consolidée d’Altice s’affiche à 49,3 milliards d’euros, un niveau qui inquiète les investisseurs qui craignent que le groupe ne parvienne pas à dégager suffisamment de liquidités pour rembourser ses échéances.Cession d’actifs non stratégiques : Pour retrouver du cash et diminuer son endettement, le fondateur du groupe Patrick Drahi qui a repris en main fin 2017 la gestion du groupe s’est engagé à vendre des actifs non stratégiques. Le groupe s’apprête notamment à vendre des tours de son réseau mobile en France, qu’il louera ensuite à son acquéreur. «Nous allons lever plus de 2 milliards d’euros» avec cette cession et d’autres cessions de tours au Portugal, a indiqué à des journalistes Dennis Okhuijsen, le patron de Altice Europe. «Nous avons plus de dix acheteurs potentiels» pour les tours en France, «nous nous attendons clairement à un très bon accord» y compris en tenant compte des loyers que SFR devra payer à l’avenir au futur propriétaire, a déclaré Dennis Okhuijsen. L’opération devrait être dénouée au premier semestre 2018, a-t-il précisé. Pour 2018, le groupe sous haute surveillance des investisseurs fournit peu de prévisions. Il réitère sa prévision d’une flux de trésorerie disponible pour Altice France «de 1,6 à 1,7 milliards» incluant 300 millions d’euros de dépenses de droits TV et une charge de 200 millions lié à un changement du régime de TVA. Pour Altice Europe, le flux de trésorerie disponible devrait être «de 2,4 à 2,6 milliards d’euros», en excluant le segment Altice TV, indique Altice. Pour le reste, le groupe s’en tient à un simple engagement «d’améliorer à moyen et long terme» son excédent brut d’exploitation ajusté et les marges de cash-flow, tant pour Altice Europe qu’Altice USA. Fin 2017, SFR comptait au total 14,378 millions d’abonnés mobile, et 5,943 millions d’abonnés en ligne fixe.