Programmation plus glamour, documentaires ayant trait à la pop culture et une sélection de films en phase avec la thématisation estivale. Pour en savoir davantage sur la construction de cette offre, média+ s’est entretenu avec Alain le DIBERDER, Directeur des programmes d’ARTE.
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ARTE célèbre cet été le «Summer of Peace». Pourquoi ce thème ?
Alain le DIBERDER
Le traitement annuel des décennies nous rattrape avec le temps. Après le «Summer of 90’s» l’année dernière, ARTE investit le «Summer of Peace» du 18 juillet au 23 août. Grâce à une programmation dédiée, le samedi et le dimanche, nous reviendrons sur les mouvements pacifistes et sur ceux qui les ont fait vivre. Cette thématisation estivale est un peu politique. L’idée nous est venue cet hiver avec tout ce qui s’est passé en Ukraine, au Mali, en Syrie et en Irak. Nous voulons rappeler que les pacifistes ont toujours été très attaqués dans l’Histoire, et au final, ils ont toujours eu raison. Si les puissances européennes avaient suivi les pacifistes de 1914, combien de millions de morts épargnés et combien le destin de l’Europe eût été meilleur. À qui l’histoire a-t-elle donné raison entre les pacifistes américains de 1965 et les faucons qui ont dû abandonner Saigon en 1975 ? Et que dire des millions de manifestants contre la guerre d’Irak, en 2003…
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Comment avez-vous construit cette grille estivale ?
Alain le DIBERDER
C’est un savant mélange de documentaires, concerts et films. ARTE ouvre son antenne aux icônes pacifistes du XXème siècle. Bob Marley, tout d’abord. Nous diffusons samedi 18 juillet «Marley», un documentaire qui revient sur la vie du roi du reggae, son parcours musical et spirituel, suivi de la diffusion d’un de ses derniers concerts à Dortmund en 1980. Bob Dylan aura aussi toute sa place le samedi 8 août avec une biographie musicale poignante, «No direction home – Bob Dylan» signée Martin Scorsese. Le documentaire «Give peace a chance» dimanche 19 juillet, retrace l’histoire des chants pacifistes et des protest songs, tandis que «Peace’n’pop» le 9 août, démontre combien le combat contre la guerre a influencé la culture pop. Des concerts mythiques seront aussi au programme: de Woodstock à John Lennon, de Jimi Hendrix à Paul Simon en passant par Les Doors ou Joan Baez. Pour la programmation cinématographique, nous avons misé sur «Good morning, Vietnam» avec Robin Williams, «La ligne rouge» de Terrence Malick, «Kundun» signé Martin Scorsese, sans oublier «Voyage au bout de l’enfer» réalisé par Michael Cimino, mais aussi «Hair» de Miloš Forman qui a forgé l’identité politique de générations entières.
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Les «Summer» d’ARTE ont-ils un impact significatif sur votre audience globale ?
Alain le DIBERDER
Sur les «Summer of Soul» et «Summer of 90’s», les résultats étaient très bons. D’une part en volume puisque nous étions à peu près à 4% de part d’audience sur l’ensemble de la période, pour une chaîne qui enregistre 2,2% en moyenne. D’autre part, nous rajeunissons le public de 10 ans pour atteindre une moyenne d’âge de 50 ans. Changer la grille en l’adaptant à la saison, ça fonctionne bien. Nous sommes une chaîne culturelle franco-allemande et nous voyons notre audience progresser. D’ailleurs, contrairement à ce que dit TF1, la chaîne historique qui croît le plus au 1er semestre, c’est ARTE.
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Après un «été de la paix», allez-vous entamer une rentrée apaisée ?
Alain le DIBERDER
La rentrée sera musclée. Nous aurons en fin d’année une grosse programmation sur quelque chose qui n’est pas tellement apaisant, à savoir le dérèglement climatique puisque nous accompagnerons le Sommet International du Climat à Paris. De plus, nous aurons aussi des programmes originaux comme cet opéra en direct de l’aéroport de Milan mis en musique par la Scala de Milan. Enfin, une autre série de nouveautés sera présentée le 24 août prochain à la presse.