En trois ans d’existence, Okoo rassemble toujours plus d’enfants grâce à une offre à 360. La marque jeunesse de France Télévisions enregistre une hausse de 18% de la consommation de sa plateforme en 1 an. Offre gratuite, sécurisée, adressée à chaque âge et sans publicité, déployée sur l’ensemble des supports accessibles aux enfants, l’offre Okoo affirme sa différence dans un marché concurrentiel. Rencontre avec Amandine ROUSSEL, Directrice de la programmation de Okoo.
Depuis sa création en 2019, comment se porte Okoo ?
Nous enregistrons quotidiennement 1,4 million de vidéos vues par les enfants. C’est une vraie satisfaction. Aujourd’hui, nous disposons d’un catalogue à l’année d’environ 200 marques-programmes disponibles pour les enfants de 3 à 12 ans. Cela correspond à près de 8.000 épisodes en ligne issus de séries d’animation françaises mais aussi de licences internationales comme «Ninjago», «Peppa Pig» ou «Oui oui». Il y a trois ans, lancer une plateforme dédiée aux contenus jeunesse était un vrai pari. Il a fallu convaincre tous les partenaires producteurs afin d’avoir les droits free VOD de leurs contenus, ce qui ne se faisait pas forcément à l’époque.
Quel est le taux de rafraîchissement du catalogue ?
Chaque semaine, nous ajoutons des épisodes inédits. Tous les 15 jours, on intègre une nouvelle série (renouvellement de saison ou lancement).
Okoo a enregistré +18% de consommation sur 1 an…
Dans un contexte particulièrement concurrentiel avec Disney qui a musclé son offre et les concurrents internationaux très présents sur les contenus jeunesse et familiaux, nous sommes très satisfaits d’avoir trouvé notre place en tant que service public avec une plateforme qui n’a pas à rougir. Plus de 3 millions d’enfants sont en contact avec nos programmes. L’offre française est diversifiée. Nous proposons des séries qui traitent aussi bien de poésie, d’aventures que de choses plus sérieuses comme le harcèlement. On ne fait pas comme tout le monde. C’est en créant cette différence que les parents nous font confiance.
Comment se répartit la consommation sur Okoo ?
Même si cela peut paraître contre intuitif, la consommation de la plateforme se fait entre 70 et 80% sur un écran de télévision. Pour les enfants, le téléviseur reste au centre du foyer et cela permet aux parents de jeter un œil sur ce qu’ils regardent.
Quels sont vos blockbusters, générateurs d’audience ?
Chez les plus jeunes, la série «Simon» (18,8M de vidéos vues / jusqu’à 31% sur les 4-10 ans). Dans une nouvelle version, il a revêtu une cape de super-héros, ce qui a permis de rebooster l’audience. On a aussi «Bluey» (9.1M de vues / jusqu’à 67% sur les 4-10 ans). Cette nouveauté 2022 réunit plus de 500.000 enfants par mois sur France 5. Chez les enfants de plus de 6 ans : «Angélo la débrouille» (jusqu’à 42,5% de pda) ou encore. L’arrivée de «Foot2rue» qui a réalisé un record de lancement d’une série avec 460.000 vues en trois jours.
A la rentrée dernière, vous avez souhaité enrichir votre proposition de programmes incarnés. Quels sont les premiers retours ?
Début septembre, nous avons en effet lancé «Okoo-koo», l’émission d’accueil du mercredi après-midi (sur France 4) et ses tutos le reste de la semaine, également disponibles sur l’appli Okoo ». Ce rendez-vous incarné du mercredi rencontre un réel succès avec des pics d’audience jusqu’à 33,5% de pda (devant les offres concurrentes sur la même cible). L’émission est largement surconsommée sur l’application Okoo avec déjà plus de 1,2M de vidéos vues depuis le lancement, soit près de 60.000 par semaine. On réfléchit de plus en plus en termes d’usages et de complémentarités entre les écrans. Nous ne faisons pas la même chose sur la télévision linéaire que sur la plateforme. Les enfants ne viennent pas chercher les mêmes éléments.
C’est-à-dire ?
Prenons l’exemple de «ASKIP», une fiction française pour les collégiens. La série a trouvé son public sur la plateforme avec 8M de vidéos vues en 2022 en saison 4. Les jeunes ados sont plus demandeurs de contenus consommables sur leur device, que sur la télé du salon.
Et les exclusivités numériques ?
Nous en faisons quelques-unes. Nous proposons aussi des programmes en avant-première. En général, les exclusivités numériques concernent souvent les fictions pour les plus grands enfants. On va chercher également en acquisition des fictions fantastiques en coproduction européenne ou internationale. On a sorti «Theodosia» à Noël ou encore «OSI», une comédie fantastique.
Les succès sur le canal 14 et Okoo sont-ils similaires ?
Ce qui fonctionne en linéaire, marche généralement sur la plateforme. Après il y a des spécificités. L’émission «Okoo-koo» fonctionne davantage sur le linéaire car elle a été construite dans cette perspective. Les tutos «Okoo-koo» produits pour la plateforme ont leur succès. En revanche, les séries de fiction s’intègrent mieux sur la plateforme.
Quelle est votre feuille de route pour 2023 ?
Nous allons continuer à parler à tous les enfants : de 3 à 12 ans. Pour cela, nous devons proposer une grande variété de programmes. Les pré-ados nous intéressent beaucoup. On sent qu’avec nos fictions, il y a une vraie attente. Autre enjeu, l’environnement. Cela passe par des productions plus propres. On travaille à un label éco-responsable sur nos programmes. Ça a d’autant plus d’impact sur les enfants. Environnement aussi dans les contenus et via l’application en essayant de mesurer notre empreinte carbone. Parmi les autres projets en 2023 : continuer à créer du lien direct avec les enfants. Il est désormais possible pour eux d’envoyer des messages, vidéos ou des questions directement sur l’application Okoo. Une fonctionnalité inédite sur les plateformes vidéo. On en fait ensuite un écho dans «Okoo-koo». Il faut aussi bien comprendre que nous ne sommes pas juste un catalogue. Okoo, c’est est un lieu de conversation.