Alors que la France vient de remporter «L’Eurovision Junior», porté par la chanteuse Valentina et les équipes de France Télévisions, le groupe public compte bien capitaliser sur cette marque. Un rendez-vous populaire qui se range à côté de la dizaine de créations françaises lancées en matière de divertissements depuis deux ans et demi. Tour d’horizon avec Alexandra REDDE-AMIEL, Directrice des Divertissements de France Télévisions.
MEDIA +
Remporter l’Eurovision, est-ce l’aboutissement d’un travail d’orfèvre ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Cela fait 43 ans que nous n’avions pas ramené un trophée de l’Eurovision en France. A travers Valentina, une artiste pleine de vie qui nous a boostés et challengés, nous voulions apporter un message d’espoir et de couleurs. Nous étions persuadés que les autres prestations de la compétition iraient dans ce sens, ce qui n’a pas été le cas. Bravo à la direction artistique de France Télévisions et au réalisateur qui ont travaillé des heures sur chaque détail. Rien n’a été laissé au hasard. L’Eurovision est une marque populaire à laquelle on tient énormément. Elle mobilise les équipes et c’est un événement pour le public.
MEDIA +
Êtes-vous prêts à organiser l’Eurovision Junior ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Delphine Ernotte, Stéphane Sitbon-Gomez et moi-même en avons très envie. Dans les jours à venir, nous allons parler à la présidence de l’Eurovision, étudier leur cahier des charges et voir si cela est possible
MEDIA +
Prochaine étape, la pré-sélection du représentant français dans la version adulte ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Dans le cadre d’un Prime Time intitulé «Eurovision France 2021 : c’est vous qui décidez !» (France.tv Studio) diffusé au cours du 1er trimestre sur France 2, douze candidats seront en compétition pour devenir notre représentant français. Il y aura notamment un grand jury et le vote du public en direct. Les participants passeront par des mécaniques dans lesquelles les spectateurs seront présents en permanence.
MEDIA +
Voulez-vous faire des divertissements de France TV, des événements à part entière ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Absolument ! Nous devenons d’ailleurs la télévision de l’événement. Réunir et mobiliser autour de rendez-vous – toutes thématiques confondues – c’est notre ambition. Nous voulons continuer à incarner nos événements dans des lieux patrimoniaux comme «Versailles sur son 31» pour célébrer l’arrivée de 2021 sur France 2 avec de nombreux artistes et un feu d’artifice grandiose dans les jardins de Versailles. Dans un autre style, «Le grand Concours des régions : quelle sera la meilleure recette de France ?» (Kitchen Factory) le 18 décembre sur France 3 avec Cyril Féraud, est le fruit de ce raisonnement.
MEDIA +
Pourquoi limiter ce programme à une seule soirée ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Pour offrir l’événement le temps d’un soir. La marque-ombrelle «Le Grand Concours des Régions» sera d’ailleurs déclinée sur la cuisine, les danses folkloriques et l’humour. Il n’a jamais été envisagé d’étendre le programme sur plusieurs semaines. Cette logique répond aussi à une époque où tout va plus vite ! Passer une soirée avec nous, c’est la promesse de ne pas être frustré d’attendre la semaine d’après. Nous offrons l’événement le temps d’une soirée.
MEDIA +
Votre logique de rendez-vous plus réguliers est-elle maintenue ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Bien entendu ! Ce qui m’intéresse aujourd’hui, au-delà des événements, c’est d’installer des marques pour identifier les cases. «La Boîte à Secrets» (CAPA/13.34) devient une marque identifiée par nos téléspectateurs sur France 3. Même chose pour «Taratata» (Air Productions) sur France 2, «Symphonissime» (Morgane Production), «Spectaculaire» (ITV Studios France/Kiosco) ou plus récemment «Les comiques préférés des Français» (Carson Prod). Nous voulons mobiliser et réunir la famille.
MEDIA +
Le dernier «Viens je t’emmène» (Degel Prod) en hommage aux Carpentier sur France 3 a bien fonctionné. Peut-on faire revivre l’esprit des Carpentier en 2021 sur France Télévisions ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Bien sûr ! Et nous travaillons actuellement là-dessus. La nostalgie sur France 3 est un ADN que l’on ne veut pas abandonner. On essaie juste d’en moderniser le traitement.
MEDIA +
«Boyard Land» (ALP) en Access pendant les fêtes, c’est finalement la meilleure case pour le programme ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
C’est une création française qui a rencontré son public auprès des jeunes téléspectateurs. La relayer différemment pendant les fêtes était la meilleure alternative possible suite à sa récente contre-performance en Prime. Concernant l’avenir du programme, nous en discutons avec les producteurs.
MEDIA +
Allez-vous revoir la copie de «Spectaculaire» ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Oui, c’est en cours ! Quand on lance des gros barnums comme «Spectaculaire», une création pure, on regarde la couture et on tente de l’améliorer. Le plus important en télévision, c’est surtout de tenter des choses, de faire des paris, d’ajuster et de ne jamais se reposer sur ses lauriers.
MEDIA +
Quelles tendances aimeriez-vous creuser en 2021 ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Divertir, émerveiller et faire rire sont des thématiques qui nous inspirent. La place de la musique et de l’humour sera prépondérante. D’ailleurs, «Surprise Sur Prise» (Deeply Superficial) reviendra bientôt sur France 2. Plus généralement, le divertissement a un rôle essentiel dans ce monde d’après. Pour preuve, nos créations originales commencent à s’exporter. «La Boîte à Secrets» vient d’être vendue dans 10 pays, et «La Lettre» est actuellement en option sur plusieurs territoires.
