Avec plus de 3,2 millions de visiteurs uniques en janvier 2025, Purecharts bat des records et s’apprête à franchir un cap majeur avec une refonte complète avant l’été. Antoine Meunier, DGA Publishing (Webedia) et éditeur de Purecharts, dévoile les ambitions de cette transformation : nouvelle identité, retour des fonctionnalités clés, expansion des formats vidéo et partenariats stratégiques.
Pourquoi avoir décidé de refondre entièrement Purecharts en 2025 ?
Purecharts est une marque patrimoniale dans l’industrie musicale. Il n’y a pas d’équivalent en France, que ce soit en termes d’audience ou de stature, sur le digital. Le site a été créé en juin 2002, à l’occasion de la Fête de la Musique, avec l’ambition d’être une sorte de «Billboard à la française», centré sur les charts. Très vite, il s’est enrichi de news, de critiques d’albums, de suivis de concerts, de clips, jusqu’à devenir une référence incontournable. Mais sur le plan technique, Purecharts avait pris du retard. Il a évolué par touches, mais sans transformation en profondeur. Or, ces derniers mois, nous avons battu des records d’audience, et cette dynamique nous a confortés dans l’idée qu’il était temps d’exploiter pleinement son potentiel. Nous l’avons vu à travers Médiamétrie, mais aussi via nos propres analytics : un fort engagement sur les news, une forte traction via Google Discover et d’excellentes performances sur les réseaux sociaux, notamment Facebook. C’est pourquoi nous avons décidé d’accélérer avec une refonte majeure du site, qui sera mise en ligne avant l’été 2025.
Quels seront les changements majeurs apportés à l’expérience utilisateur sur le nouveau site ?
C’est une refonte complète. Nous avons d’abord repensé l’identité visuelle, que nous avons révélée il y a un an pour préparer le terrain à la refonte technique. Ensuite, nous allons restaurer toutes les fonctionnalités historiques qui avaient progressivement cessé de fonctionner. Les news, les clips, les critiques seront toujours là, bien entendu. Mais nous allons surtout remettre en service des éléments clés comme la grille des concerts, la billetterie et la base de données des charts, qui n’étaient plus mises à jour depuis un certain temps. L’objectif est de retrouver l’ADN de Purecharts : une plateforme complète, fiable et performante pour tout savoir sur la musique, des tendances de l’industrie aux succès des artistes, en passant par les événements live.
Comment votre data va-t-elle être exploitée et valorisée auprès des partenaires (labels, artistes, plateformes) ?
Nous allons structurer notre approche autour de trois grands types de partenariats. D’une part, les plateformes de billetterie. L’idée n’est pas seulement de proposer des liens d’achat, mais de véritablement événementialiser les concerts : mises en avant des ouvertures de billetterie, mise en lumière des meilleures ventes, identification des tournées les plus attendues. Nous pourrons même aller jusqu’à la production de contenus exclusifs via notre format social vidéo Backstage, tourné directement dans les coulisses de concerts et de clips. D’autre part, le streaming musical : Purecharts est une encyclopédie musicale avec des fiches artistes, albums et morceaux. Nous allons intégrer un partenaire de streaming exclusif pour permettre aux visiteurs d’écouter directement les titres référencés. Ce partenariat ouvrira également la voie à des contenus événementiels et à des offres exclusives. Enfin, les marques engagées dans la musique : certaines entreprises, notamment des banques partenaires historiques du milieu, investissent déjà beaucoup dans la musique via des événements et des concerts. Nous leur proposons une association encore plus forte avec Purecharts, via du contenu éditorial et des insights issus d’une audience ultra-engagée. Nos utilisateurs forment une communauté passionnée et captive. C’est une base de données précieuse – anonymisée bien sûr – mais ultra-qualifiée, qui permet aux partenaires d’adresser leurs offres de manière plus pertinente.
L’offre d’affiliation streaming et billetterie s’annonce comme un levier clé pour Purecharts. Comment s’intègre-t-elle dans votre modèle économique ?
C’est un complément essentiel. Historiquement, Purecharts reposait uniquement sur la publicité. Ce modèle fonctionne toujours, mais il était temps de diversifier les sources de revenus et surtout d’exploiter pleinement la valeur que nous pouvons apporter à l’industrie musicale. Les labels, les plateformes et les acteurs de la billetterie nous sollicitent régulièrement pour accéder à notre audience, mais jusqu’ici, nos outils ne le permettaient pas. Avec cette refonte, nous allons lever ces blocages et répondre aux attentes de l’industrie tout en améliorant l’expérience utilisateur.
Comment anticipez-vous les tendances de consommation des contenus musicaux en ligne ?
Nous avons la chance d’être intégrés à Webedia, ce qui nous permet d’accéder en temps réel aux tendances de recherche et aux données d’audience. Notre rédaction, pilotée par Julien Gonçalves, est experte et passionnée. Elle a un vrai flair pour identifier les sujets porteurs. Nous croisons cette expertise avec l’analyse des tendances digitales : les recherches Google, l’engagement sur les réseaux sociaux, les succès des autres sites du groupe Webedia Puremédias, Purepeople ou AlloCiné. Nous avons également élargi notre ligne éditoriale pour mieux refléter les attentes du public : l’Eurovision, la Star Academy, Danse avec les stars, les Victoires de la Musique, autant d’événements qui génèrent une forte audience. Enfin, nous avons renforcé l’éditorialisation des données. Par exemple, nous ne nous contentons plus d’afficher des classements, nous les analysons, nous les contextualisons. Nous faisons de même avec les concerts en expliquant les stratégies de tarification et en identifiant les tournées les plus attendues.
Les formats vidéo et les réseaux sociaux sont au cœur de votre développement. Quelle est leur place dans votre stratégie globale ?
Ils sont devenus essentiels. Nous avons une audience fidèle sur le site, mais nous devons aussi capter les publics plus jeunes via les réseaux sociaux. Facebook reste performant, mais nous accélérons sur Instagram et TikTok, avec des formats adaptés. Nos émissions comme «Face A» et «Backstage» marchent très bien. Nous alternons entre des contenus patrimoniaux, comme avec les Poetic Lovers, et des interviews d’artistes émergents comme Hatik. L’idée est de couvrir tout le spectre musical, avec une approche engageante et immersive.
Les PureCharts Awards ont renforcé votre ancrage dans l’écosystème musical. Envisagez-vous d’aller plus loin, avec un événement physique ou une cérémonie en direct ?
C’est une possibilité que nous avons étudiée. Les trois premières éditions ont été des tests très concluants, avec un record de participation avec plus de 3 millions de votes. Pour l’instant, nous avons privilégié un format digital, mais l’idée d’une cérémonie en présentiel revient souvent dans nos discussions avec les labels et les artistes. En parallèle, nous avons aussi lancé «Face A» en podcast, qui permet aux artistes de raconter la genèse de leurs plus grands tubes. C’est une autre forme de diversification qui rencontre un vrai succès.