A Malmö, la galaxie Star Wars imprègne le studio suédois Massive Entertainment

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Dans une ancienne usine de boutons de Malmö en Suède, la galaxie Star Wars imprègne le quotidien des 600 développeurs du studio de jeu vidéo Massive Entertainment: posters, figurines de Yoda, et casques de soldats Stormtroopers en Lego. A la clé, le très attendu jeu d’aventure «Outlaws» doit sortir le 30 août avec la promesse de la découverte d’un pan inédit de l’univers crée par Georges Lucas et l’espoir d’un succès commercial pour le géant français Ubisoft, propriétaire de Massive. Depuis une 1ère rencontre en février 2020, juste avant la pandémie, avec le studio américain Lucasfilms Games (Walt Disney), les développeurs du studio suédois vivent dans l’ambiance de la galaxie Star Wars. «Beaucoup d’entre nous avons grandi avec «Star Wars»», confie Alf Condelius, le directeur des opérations du studio. Pour les développeurs des 57 nationalités présents à Malmö, s’atteler au projet a permis de réaliser un rêve d’enfant. «Ça a été un voyage fantastique, presque une reconnexion avec l’enfance», confie Mathias Karlson, en charge du développement du jeu à Massive Entertainment. Pour modeler cette aventure dérivée, «il a fallu prendre du recul et (…) passer du fan à l’artisan pour pouvoir, avec Lucasfilm, créer quelque chose de nouveau, une nouvelle perspective», dit M. Karlson. Depuis la sortie du 1er opus «La Guerre des étoiles» en 1977, les adaptations autour de la saga ont été légion, mais cette énième déclinaison ne sentira pas le réchauffé, assurent ses concepteurs. «Nous voulions créer un jeu vidéo dans lequel le joueur serait le metteur en scène de son expérience, en lui donnant toutes les options possibles: quel véhicule choisir, où aller, à quel groupe criminel prêter allégeance, toutes ces choses qui font qu’une aventure de bandit ou de hors-la-loi prend vraiment vie», explique le directeur créatif du studio, Julian Gerighty. «On nous a donné beaucoup de liberté créatrice, pour créer de nouvelles choses. Lucasfilm games est très encourageant et très positif à l’égard des équipes qui apportent quelque chose de nouveau à Star Wars», enchérit M. Gerighty. A peine retrouve-t-on des personnages connus comme l’ancien contrebandier Lando Calrissian ou Jabba le Hutt pour ravir les fans. Le joueur, lui, est Kay, une jeune voleuse, accompagnée d’un animal aux grands yeux nommé Nix, qui a l’opportunité de réaliser le casse du siècle. Personnage inédit, la jeune femme vient de la planète désertique Cantonica, réputée pour sa ville casino bien connue des admirateurs de la saga, qui l’ont découverte dans le 8ème opus sorti au cinéma en 2017, «Les Derniers Jedi». «Il est plus facile de faire quelque chose de nouveau que d’essayer de recréer (la planète) Tatooine de la manière la plus fidèle possible», relève le directeur créatif. Dans le son et l’esthétique, pas de rupture avec les trilogies de George Lucas. «Nous nous inspirons aussi de ce qui a influencé George Lucas. Nous utilisons donc des références aux films du Far West, mais aussi aux films de samouraïs», détaille Cloé Hammoud, chargée de la création des mondes du jeu dans le projet. «Nous avons ce que nous appelons le réalisme cinématographique, pour nous rapprocher de l’ambiance (des films), en utilisant par exemple les mêmes objectifs, le même style», ajoute-t-elle. Le jeu, qui se parcourt en une soixantaine d’heures, est destiné à tous types de public. Il se situe pendant la 1ère trilogie, entre «L’Empire contre-attaque» et «Le Retour du Jedi», une époque marquée par les troubles civils propice aux syndicats du crime. Par rapport aux autres jeux vidéo autour de la saga, celui-ci promet au joueur plus d’autonomie et de pouvoir d’action, dit Julian Gerighty. Il sera disponible sur PC, PS5, Xbox X/S.