A. LEFORESTIER (Panodyssey) : «Nous sommes un réseau social véritablement éthique»

208

Panodyssey est le seul réseau social dédié à l’écriture créative qui aide les auteurs à partager leurs créations avec le plus grand nombre de façon sécurisée et éthique. Entretien avec Alexandre LEFORESTIER, co-fondateur de Panodyssey.

Comment Panodyssey se différencie-t-il concrètement des autres réseaux sociaux ?

En téléchargeant l’application mobile, vous découvrirez plusieurs éléments différenciants qui reflètent la vision d’un réseau social véritablement social. Panodyssey encourage des relations sociales positives, à l’opposé de la confrontation que l’on observe depuis 20 ans dans ce domaine. C’est un réseau social éthique, axé sur une verticale : la culture littéraire. Les contenus sont structurés sur le texte et l’écrit, avec des histoires à lire, et de plus en plus à écouter, qu’elles soient fictives ou non. Ces créations, qu’il s’agisse d’articles, de blogs ou de littérature, sont publiées par des créateurs certifiés, dont l’identité est vérifiée, ce qui constitue le premier maillon de l’éthique. Ensuite, les textes sont catégorisés par univers, permettant ainsi le retour de genres tels que la New Romance, la poésie, ou encore le journaling.

Comment le système de certification de Panodyssey garantit-il la sécurité des utilisateurs et la qualité des contenus ?

Dans les coulisses de la technologie Panodyssey, nous avons intégré des registres de propriété intellectuelle directement dans les espaces de créativité, que nous appelons «Creative Room», entièrement personnalisables selon les thèmes et le modèle économique choisi. Toutes les activités de publication sont horodatées, à l’image de ce que fait la Sacem dans le domaine musical, afin de certifier l’authenticité et la transparence des contenus. Aujourd’hui, avec l’essor des outils d’IA générative, lorsqu’un auteur développe un contenu en utilisant une IA native, cela est clairement notifié avec la nouvelle notice IA que nous déployons ce mois-ci. Nous mettons ainsi en valeur leur actif, à savoir leur propriété intellectuelle, tout en les responsabilisant.

Chose intéressante, vous ne proposez pas de publicité ?

Oui, nous respectons les intentions des auteurs et la concentration des lecteurs. Ainsi, notre modèle économique repose sur des outils premium mis à disposition des auteurs, qu’ils peuvent acquérir sous forme d’abonnements mensuels pour monter en gamme. Ces outils permettent, par exemple, d’améliorer l’efficacité de la publication avec une mise en page automatisée. Il existe également des options pour accroître la visibilité des contenus publiés, avec des offres à 10€ et 20€, ainsi qu’une offre dédiée aux entreprises, spécialement conçue pour les éditeurs de littérature ou de presse.

En tant que plateforme dédiée à l’écriture créative, quels sont les principaux défis que vous rencontrez ?

Tout d’abord, il y a un enjeu d’acquisition de la communauté, puis de fidélisation. Lorsque vous téléchargez l’application, vous accédez à des formats longs archivés dans les «Creatives Rooms», ce qui correspond à une forme de streaming littéraire : la possibilité de créer des rituels de lecture autour d’auteurs et d’histoires, avec des formats longs. Vous avez également un fil d’actualité conçu pour fidéliser et nourrir la curiosité des lecteurs. Enfin, notre communauté est profondément engagée. Nous offrons une bulle de respiration à toute une génération qui a grandi avec les réseaux sociaux.

Avez-vous quelques chiffres à nous communiquer ?

 Notre projet est européen, soutenu par différents programmes de la Commission Européenne depuis trois ans. Notre communauté est principalement francophone. Au cours des 12 derniers mois, nous avons réuni 500 000 lecteurs. Nous enregistrons plus de 2.000 auteurs certifiés ayant publié sur la plateforme, ce qui représente près de 30.000 «Creatives Rooms». Depuis l’été dernier, nous connaissons une croissance de l’engagement, soutenue par une levée de fonds.

Comment voyez-vous l’évolution de la régulation des réseaux sociaux en Europe, et quel rôle Panodyssey peut-il jouer dans ce cadre ?

Il est temps de faire le ménage, et cela passe par la régulation ! Comme le défendent certains politiques européens et français, il faut en finir avec le Far West numérique. Il s’agit de respecter les individus pour ce qu’ils sont et de contribuer à l’émergence d’une alternative numérique européenne. Nous devons agir sur plusieurs fronts : la propriété intellectuelle, l’utilisation des données, tant du côté des utilisateurs que des créateurs, et la transparence des contenus, notamment en précisant si l’IA a été utilisée ou non.

Comment envisagez-vous de développer et d’accroître la visibilité de Panodyssey ?

Les médias français commencent à repérer notre innovation. Le potentiel du marché est gigantesque. Rappelons que l’édition est le premier secteur culturel et économique en Europe, bien avant la musique. Les nombreux problèmes liés aux réseaux sociaux, tels que le harcèlement, l’épuisement mental et le nivellement social par le bas, rendent notre projet plus pertinent que jamais.

Quelles sont vos ambitions à moyen terme pour Panodyssey ?

Réaliser des levées de fonds afin d’émerger dans un contexte où les réseaux sociaux sont soumis à une réglementation plus stricte et à une pression croissante pour plus d’éthique et de transparence.