A. DREYFUSS (Fédération Française des Télécoms) : «Les opérateurs investissent près de 10 milliards €/an»

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Hier matin, dans le cadre d’une conférence de presse organisée par la Fédération Française des Télécoms, les chiffres clés et les indicateurs 2019 du secteur des télécoms ont été révélés. Tour d’horizon avec Arthur DREYFUSS, Président de la Fédération Française des Télécoms. Pour nous, il revient sur les grands enjeux et perspectives à venir pour l’industrie.

MEDIA +

Quel est l’état des investissements des opérateurs télécoms en France ?

ARTHUR DREYFUSS

Les opérateurs investissent près de 10 milliards €/an. Le secteur des télécoms est le premier investisseur privé dans les infrastructures de notre pays. C’est l’équivalent chaque année de 86 Airbus A320néo ou de 6 lignes «Charles De Gaulle Express».

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Pourquoi ces investissements sont-ils toujours plus élevés ?

ARTHUR DREYFUSS

Les opérateurs réalisent le plus grand chantier d’infrastructures de notre pays. Nous déployons la 4G et nous sommes engagés à l’offrir à tous les Français. Nous sommes aussi mobilisés pour déployer de la fibre sur l’ensemble du territoire. Nous multiplions en parallèle les expérimentations 5G afin d’être prêts pour la lancer en 2020. Ce niveau inédit d’investissement démontre notre détermination à apporter toujours plus de connectivité au plus grand nombre, partout en France.

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Les investissements des opérateurs télécoms en France sont-ils supérieurs à nos voisins européens ? Si oui, pourquoi ?

ARTHUR DREYFUSS

Oui, c’est le cas ! Nous sommes dans les deux premiers pays en taux d’effort d’investissement par habitant ! Avec 130€ investis par habitants dans les autres territoires, la France se situe au 2ème rang parmi les 5 plus grands pays européens pour les dépenses d’investissement des opérateurs par habitant. 

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A quel rythme les réseaux sont-ils déployés ?

ARTHUR DREYFUSS

Les opérateurs de la Fédération Française des Télécoms déploient les réseaux à un rythme accéléré. A cet égard, plus de 67.000 sites mobiles sont passés en 4G sur les 81.000 sites mobiles en place. Plus de 480 nouveaux sites sortiront de terre dans les prochains mois. Pour le fixe, 3,7 millions de logements supplémentaires sont éligibles au Très Haut Débit (THD) en 2019 par rapport à 2018, soit une hausse de 16%. Le THD fixe couvre ainsi aujourd’hui plus de la moitié des Français et le nombre d’abonnés au THD a augmenté de 30% en 1 an.

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Y’a-t-il une explosion des usages ou une stabilisation de la consommation ?

ARTHUR DREYFUSS

Les Français continuent de consommer grâce à des offres très larges. En 4 ans la consommation de données mobiles a progressé de 440% ! 70% des cartes SIM actives sont en 4G. Même engouement pour le THD fixe. Les Français profitent donc pleinement des usages que permettent la téléphonie mobile et nous sommes très fiers de contribuer à cela. Toutefois, nous devons densifier nos réseaux mobiles pour répondre aux besoins capacitaires et aux attentes de nos clients.

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Comment se fait-il que les services télécoms proposent des prix historiquement bas ?

ARTHUR DREYFUSS

Là encore, la France est championne, puisque les prix pratiqués dans l’Hexagone sont les plus bas des grands pays occidentaux. Devons-nous en être fiers ? Certainement pas, puisque cela grève nos capacités d’innovation et d’investissement. La politique ultra consumériste des précédents gouvernements a poussé à cette situation. Certes, nos efforts ont donc permis d’augmenter le pouvoir d’achat des Français puisque l’achat des forfaits fixes et mobiles ne représente, en moyenne, que 1,9% des dépenses, contre, par exemple 14% pour les transports. La valeur s’est malheureusement déplacée vers les acteurs du numérique qui eux n’investissent pas nos montants. De tous les grands secteurs régulés (énergie, eau,…), nous sommes le seul dont les prix ont baissé, même si nous avons tout fait pour continuer à investir et innover pour l’avenir de notre pays.

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Vous évoquez une «concurrence inéquitable» avec les géants de l’internet. Qu’est-ce qui vous gêne ?

ARTHUR DREYFUSS

Concurrence inéquitable oui car nous sommes dans la même compétition mais n’avons pas les mêmes armes, ni les mêmes contraintes, ni les mêmes règles, et ni la même fiscalité. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’imposition des opérateurs télécoms est 25 fois supérieure à celle des géants de l’internet. Je vous rappelle que nous créons des emplois et que nous assurons 82% des investissements numériques en France, contre 4% pour les acteurs internet.

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Les télécoms français sont-ils sous tension ?

ARTHUR DREYFUSS

Oui. L’équation prix bas, investissements massifs, fiscalité exorbitante, réglementation inéquitable, rend le secteur sous tension. Mais nous sommes au rendez-vous, car nous œuvrons pour la transformation numérique du pays. Cette tension n’est pas exclusivement française, c’est l’Europe des télécoms qui, trop fragmentée, prend un retard considérable en termes de croissance, face aux géants américains et chinois.

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Face aux investissements conséquents dans les télécoms, l’empreinte énergétique ne cesse-t-elle d’augmenter?

ARTHUR DREYFUSS

Les opérateurs télécoms s’engagent dans la transition écologique. L’arrivée de nouvelles technologies peut permettre de réduire son empreinte énergétique. La consommation énergétique de la fibre est par exemple près de 4 fois inférieure à celle du réseau téléphonique commuté. Les opérateurs télécoms encouragent l’économie circulaire et développent une politique active en faveur du recyclage des téléphone mobiles. L’enjeu est de taille et nous devons mobiliser tous les acteurs de la chaîne pour augmenter chaque année le taux de collecte des mobiles.