D’après une étude réalisée par Ipsos pour le kiosque numérique Cafeyn sur les pratiques informationnelles des Français, les Français restent fortement attachés à l’information même si les pratiques évoluent. Numérique et physique sont complémentaires : 51% des lecteurs de presse disent aimer utiliser tant les versions papiers que les versions numériques. Tour d’horizon avec Ari ASSUIED, Président-fondateur de Cafeyn.
1 Français sur 2 apprécie tant les versions numériques que les versions papiers pour consulter la presse. Est-ce un bon signal pour Cafeyn ?
Oui, nous sommes dans une tendance où les usages numériques de la consommation de la presse sont de plus en plus importants. Entre les sites internet, les applications mobiles ou les pages des titres de presse sur les réseaux sociaux, le format numérique est privilégié pour consulter la presse : 82% des lecteurs utilisent au moins un canal numérique, alors que 42% la consultent le plus souvent sur un format papier. Cafeyn accompagne ainsi cette tendance.
Quel est votre potentiel de développement ?
Le potentiel nous semble très important. C’est tout le travail que l’on mène au quotidien en essayant de développer la meilleure expérience auprès des utilisateurs pour essayer d’attirer un nombre de lecteurs encore plus dense.
Votre taux d’inscription est-il en évolution ?
Oui, il est corrélé à notre politique de distribution multi-canale. Les utilisateurs peuvent souscrire à Cafeyn en s’inscrivant sur notre site et/ou application, mais aussi via de nombreux partenariats scellés avec des opérateurs télécom notamment. Ils nous permettent de façon constante d’avoir des nouveaux inscrits sur notre service. Nous avons 2,5 millions d’utilisateurs à Cafeyn, un chiffre en constante progression.
Y’a-t-il des catégories de presse qui émergent ?
Ce que l’on appelle «Les News» fonctionnent plutôt bien. Cafeyn est une plateforme qui permet aussi une certaine forme de diversité dans l’accès aux contenus. Les utilisateurs consomment davantage notre service à certains moments de la journée : le matin, en fin de journée et le week-end et picorent de tout : info, mode, déco, food, sport. A cet effet, nous venons de lancer une nouvelle fonctionnalité «Le Corner Sport» qui réunit tous les articles et magazines relatifs au sport.
Il y a finalement un travail d’éditorialisation sur votre service…
Oui, on y travaille de plus en plus. Au départ, nous étions un simple kiosque numérique donnant accès aux titres de presse. Au fil du temps, la plateforme devient immersive avec l’enjeu de proposer le meilleur des titres de partenaires avec différents formats. L’éditorialisation en fait partie.
76% des utilisateurs de kiosque numérique déclarent avoir acheté un ou plusieurs titres de presse après les avoir redécouverts sur le kiosque. La spirale est-elle vertueuse ?
Bien entendu ! C’est un point extrêmement important pour nous. On accompagne tous nos partenaires éditeurs dans la découverte de leurs titres. Le digital a entraîné une surconsommation de tous les services. Cafeyn fait émerger les marques de nos partenaires et redonne envie aux lecteurs de s’abonner ou d’acheter ces marques.
De prime abord, on aurait pu penser le contraire… Quel intérêt à acheter un titre de presse disponible sur la plateforme ?
La consommation papier et numérique sont des expériences différentes et complémentaires. Quand vous allez au cinéma, vous voulez vivre l’expérience du film en réel. L’idée avec la presse est de faire interagir les lecteurs avec les différents formats disponibles et leur démontrer toute la valeur des titres aujourd’hui disponibles.
Et vos enjeux liés à l’internationalisation, à l’amélioration de l’accès au contenu et le renforcement de l’offre ?
Tous ces enjeux restent au cœur de notre stratégie. L’internationalisation a déjà été entamée puisque Cafeyn est présente dans 13 pays. Nous le faisons via une croissance organique (en ouvrant des bureaux dans certains territoires) et en faisant l’acquisition de sociétés comme Blendle au Pays-Bas qui nous a permis de devenir le leader du marché néerlandais. Concernant l’expérience utilisateur, elle évolue constamment. Plus d’une centaine de personnes travaillent en interne sur l’amélioration du produit au quotidien. Sur le contenu enfin, de nouvelles marques sont arrivées – au-delà des titres de presse traditionnels – puisque nous travaillons avec des Pure Players comme Slate ou beIN Sports qui ont rejoint le catalogue.
Avez-vous trouvé un mode de rémunération équitable ?
Nous travaillons avec les éditeurs depuis 15 ans. Notre objectif est de maximiser leur revenu. On s’attelle de façon quotidienne à trouver le bon équilibre. Aujourd’hui, plus de 2.500 titres sont disponibles dans notre offre. Ce sont des accords avec près de 500 maisons d’édition en France ou à l’international.
Et vos offres tarifaires ?
Notre volonté était d’avoir l’offre la plus simple possible. On réfléchit aujourd’hui à des évolutions tarifaires qui nous permettraient de faire entrer des titres qui ne sont pas encore présents dans notre catalogue, ou de proposer plus de flexibilité à nos utilisateurs. Nous avons aussi collectivement un devoir pédagogique à réaliser pour apprendre aux Français le coût de l’information et du travail des journalistes. Ce travail est la clé pour maintenir en France une information de qualité, libre et diversifiée.